Partie III

Chapitre 6. Pratiques de classes dans les phases de correction

Dans ce chapitre, nous allons présenter les études que nous avons menées sur les phases de corrections dans des classes ordinaires, deux de 4ème en France et deux de 5ème au Liban durant l’enseignement du chapitre consacré au calcul littéral.

Les tâches portant sur développer et/ou réduire une expression littérale ont été choisies comme objet d’analyse. Plusieurs raisons nous ont conduit à ce choix ; tout d’abord la majorité des correction, dans les classes observées sont consacrées à ce type de tâches et les manuels privilégient ce type de tâche. A partir des analyses précédentes et notamment des questionnaires nous avons pu mettre en avant quelques résultats concernant les professeurs et les élèves et nous allons chercher dans les séances de classe si nous les retrouvons.

  • D'une part, la technique "tester par un nombre" est rarement utilisée par les professeurs pour invalider une réponse fausse (cf. chapitre 3, §3). D'autre part, pour réduire une expression littérale, la technique institutionnelle de factorisation n’est pas toujours mise en avant par les professeurs. Des éléments du bloc technologico-théorique basés sur la propriété de distributivité de la multiplication sur l’addition ne sont pas utilisés. Les professeurs utilisent plutôt des ostensifs "ajouter termes ou monômes semblables" (cf. chapitre 3, §3).
  • Dans le questionnaire élève, nous avons repéré des procédures de validation qui sont donc disponibles chez les élèves : certains vont refaire l'exercice et comparer leur solution avec la solution proposée, d'autres sont capables de localiser l'erreur parce qu'ils disposent de critères de contrôle leur permettant de savoir où celle-ci peut être faite (calcul, parenthèses, etc) ou bien d'autres font explicitement référence à des propriétés qu'ils connaissent et dont ils vérifient l'application. En revanche, nous avons aussi constaté que certains élèves n'avaient pas de critères explicites pour décider de la validité d'une solution.

De plus, nous allons tenter de voir s'il est possible de déterminer des caractéristiques générales dans les techniques de correction des professeurs ou bien de distinguer ce que nous appellerons des profils pour chacun d’entre eux. L’attention a été portée sur les régularités et invariants dans les conduites des professeurs durant les phases de correction des tâches du même type, notamment la façon de valider une étape de calcul (ou une réponse) et de corriger une erreur et le moment de l’intervention. L’accent est mis, d’une part, sur les interactions dans la classe et, d’autre part, sur la gestion du savoir.

Pour cela nous avons filmé le déroulement d’une séquence entière portant sur le calcul littéral dans nos quatre classes de collège.

Nous présentons tout d’abord, dans le premier paragraphe, les données que nous nous avons recueillies et les méthodes d’analyse. Puis, dans le deuxième paragraphe et sur la base des entretiens menés avec les professeurs, nous formulons les définitions de "développer et réduire une expression littérale", ainsi que les points de vu de ces professeurs sur les difficultés et erreurs des élèves. Dans le troisième, nous décrivons le traitement des données vidéos etnous présentons les possibles catégories d’intervention du professeur durant les phases de correction, suivant deux niveaux – la gestion du savoir par le professeur et les interactions du professeur avec les élèves –

Au paragraphe 4, l’attention sera portée sur les résultats généraux concernant la séquence d’enseignement dans chaque classe. Enfin, nous identifions dans le cinquième des régularités et invariants observés dans les conduites de chaque professeur.