Les procédures de validation des élèves et analyses des erreurs par les professeurs

Une de nos questions de recherche portait sur les éléments que les élèves pouvaient mettre en œuvre pour montrer la validité d’une réponse. Grâce au questionnaire dans lequel nous demandions aux élèves de décider de la validité d’une solution fictive d’élève, nous avons pu mettre en évidence que les élèves utilisaient différents processus de validation qui sont donc disponibles pour eux : nouvelle résolution de l’exercice, ensuite comparaison des réponses ; localisation de l’erreur ; références à des règles générales. Ainsi lors des phases de correction dans la classe, on pourrait penser que les professeurs utilisent ces connaissances disponibles. Or nous avons vu que les pratiques sur ce point étaient différentes d’un professeur à un autre. Enfin nous avons montré que la technique "tester par un nombre" qui apparaît comme un type de tâches dans le programme français n’est jamais utilisée ni par les élèves pour valider les réponses ni par les professeurs pour entraîner les élèves à vérifier leurs résultats. Là encore nous pensons que le découpage du programme français est une explication à ce phénomène. D’autres explications peuvent cependant être avancées notamment le choix des expressions très classiques que nous avions fait dans le questionnaire. Cependant ce résultat nous interroge sur les pratiques des professeurs.

Une autre question de recherche était sur les connaissances par les professeurs des erreurs des élèves. Dans les entretiens nous avons remarqué que les professeurs ont des idées sur les erreurs classiques des élèves surtout celles relatives au type de tâche réduire une expression littérale. Dans le questionnaire, quand les professeurs analysent les erreurs, certains se limitent à l’identification des opérations dans la démarche de résolution de l’élève, d’autres comparent seulement la technique utilisée par l’élève à celle qu’il a enseignée ; d’autres essayent de spécifier la ou les source(s) d’erreur. Ainsi on voit bien la multiplicité des analyses et des types d’analyse et on comprend bien que dans la classes les pratiques sont différentes. De plus, dans la classe, nous avons vu à plusieurs reprises que les professeurs font des interprétations des erreurs sur lesquelles ils se basent pour corriger, sans interroger l’élève qui l’a commise et que donc, cela peut ne pas correspondre à la réflexion de ce dernier.

Ceci montre qu’un travail important reste à faire sur la prise en compte et le traitement des erreurs des élèves par les professeurs.