1.1.2 – Marcellin seul aux commandes
Marcellin publie la même année, à son nom, un premier ouvrage l’Analyse du livre de Job de Daniel Laurent, puis un deuxième en 1715, Chimie raisonnée où l’on tâche de découvrir la nature et la manière d’agir des remèdes chimiques les plus en usage en médecine et en chirurgie, d’Antoine Deidier. Son commerce semble démarrer à partir de 1724, il n’adopte pas un genre particulier, comme l’avait fait son beau père avec les ouvrages religieux, mais publie Le Petit apparat royal ou nouveau dictionnaire français et latin (1726), Le Nouveau cuisinier françois ou l’Ecole des ragout (1727), Les Vies des Saints, recueillies des auteurs les plus fidèles (1726), les Commentaires sur la géométrie de M. Descartes (1730). En 1711, le couple a deux fils, Pierre 47 né le 27 septembre 1707 48 et Benoît 49 , le 11 septembre 1711 50 , qui sont les deux seuls enfants connus. Marcellin, qui aurait obtenu sa maîtrise en 1729, bien implanté dans la ville et respecté par ses pairs, est nommé syndic de la communauté des libraires 51 . Nous retrouvons sa signature dans de nombreux actes notariés car il était de coutume de faire appel aux voisins pour les signer, Marcellin est témoin dans plusieurs testaments : Jacques Terrasse, conseiller du roi, Président au bureau des finances de la généralité de Lyon 52 , Jean-Baptiste Duverney, marchand 53 , Gaspard Desparvier, marchand en détail et maître parmentier, tous demeurant à Lyon 54 . Après avoir travaillé vingt-six ans avec son épouse, il s’associe en 1736 avec son fils Pierre pour neuf années en échange d’un quart de son fonds de librairie et les meubles de l’appartement qu’il occupe au troisième étage de la maison Gacon. Marcellin s’engage à fournir au couple, comme de coutume, « nourriture, logement, feu et lumière » pendant la durée de l’association. Si nous n’avons pas retrouvé d’acte, nous pouvons supposer cependant que Benoît est certainement associé à la même hauteur car il co-publie avec son père à la même époque.
A la mort de Claude Bachelu, le 5 février 1716, celui-ci a institué sa fille Constance, héritière universelle, « en considération des bons services et du travail en assiduité qu’elle luy a donné », il lègue en outre, six cents livres à ses deux fils François et Laurent. Ainsi que diverses sommes à des proches qui gravitent autour du monde de l’imprimerie :
‘à César Chapuis, 100 livres, au fils de Jaques Canier, 200 livres, à Roux l’aîné, 40 livres, à Langlois, 40 livres et à Sarrazin,40 livres. Les témoins de cet acte sont Benoît Siben, Jean Veillon, Claude Regny, marchands fabricants d’étoffes d’or, d’argent et de soie ; André Loudon, marchand perruquier, Claude Vande, Jeanennemond Gubian, maîtres ouvriers en draps de soie ; Jean Desmartain, marchand chaudronnier 55 .’Marcellin Duplain meurt le 28 octobre 1740 56 , son épouse Constance ne lui survit que quatre mois, elle décède le 24 février 1741 57 . Pierre et Benoît reprennent l’affaire familiale. Un certificat signé en 1742 par les libraires Jacques et Louis Bruyset, Claude Plaignard, Mathieu Chavance, Roch Deville, Louis Chalmette, François Viret, Jean Certe 58 , atteste que Pierre et Benoît sont les deux seuls héritiers vivants de Constance et de Marcellin, qu’ils étaient majeurs au décès de leurs parents et qu’étant seuls héritiers de droit, ils ont pris possession de leur succession sans avoir fait procéder à un inventaire.
