Le testament de Pierre a été rédigé en 1763 133 , celui de Benoît, neuf ans plus tard en 1772 134 . Au moment de la rédaction du testament de Pierre, sa femme Madeleine Bruyset est encore près de lui, celle de Benoît, Claudine Mandiot est décédée depuis quatre ans. Alors que Pierre institue son épouse, héritière universelle, Benoît lègue son fonds à son unique fils vivant, Joseph. Les fonds de librairie sont estimés à quatre vingt mille cent vingt-neuf livres pour Pierre et quatre vingt dix sept mille deux cent quatre-vingt-dix-sept pour Benoît. La maison des champs Le Coin appartenant à Pierre est évaluée à sept mille six cents livres, elle est partagée entre Pierre-Jacques et Andrée la fille aînée, quant à la propriété de Benoît à Pierre–Bénite, évaluée à quatorze mille livres, elle revient à Joseph. Les enfants de Pierre disposeront de cinq mille livres chacun ainsi que quatorze mille à se partager. Les enfants de Benoît bénéficient de sommes plus élevées. Geneste obtient, outre les vingt mille livres de dot, dix mille livres par sa mère et mille livres à la mort de son père ; Françoise, dix huit mille livres ainsi qu’une rente viagère de six cent cinquante livres par an ; Joseph, 14 000 livres. Benoît prévoit deux cents livres à M. Piat, un parent de Monistrol ainsi que trois cents livres aux pauvres de la paroisse, Pierre leur accorde cent livres. Enfin, Pierre demande des obsèques simples et peu coûteux, mais cent messes basses dans les églises de la ville ; Benoît émet le vœu de n’être enseveli que vingt-quatre heures après sa mort 135 . A la suite de ces deux testaments, il ne semble pas y avoir eu de litiges graves. Un conseil de tutelle est mis en place pour la fille de Pierre, Claudine âgée de vingt-quatre ans, seule enfant mineure du couple. Un acte est passé le 6 septembre 1768 qui réunit douze hommes qui composent le conseil de tutelle qui nous renseigne sur les liens familiaux des Duplain. Le conseil va confier la tutelle à Madeleine Bruyset :
Au moment du partage de l’héritage, Françoise, fille de Benoît conteste sa part. Elle accepte bien les dix huit mille livres qui lui seront remis à la mort de son père, mais elle ne veut pas de la rente viagère de six cent cinquante livres par an. Un arrangement à l’amiable est trouvé « les parties voulant prévenir les frais immenses et inévitables qu’entraineroient une décision de cette nature » 138 . La rente est transformée en une somme de douze mille livres, les trente mille livres sont payées de suite par Joseph à sa sœur. Françoise cède définitivement ses droits à son frère le 9 novembre 1774 139 . Celui-ci semble partager son opinion quant aux rentes viagères, il donne son avis clairement dans un texte qu’il produit en 1789, Projet d’une banque nationale à établir en France, par M. de Sainte-Albine
‘Il ne nous reste donc qu’à animer la population au lieu de l’éteindre davantage par ces inventions meurtrières, productions d’une disette peu honorable, celle des rentes viagères, qui ont fait oublier au père de famille qu’il avoit des enfants, & aux enfants qu’ils étoient apellés à toute autre chose qu’à un célibat combiné 140 .’Sa deuxième sœur accepte son héritage et reçoit en sus les boucles d’oreilles en diamant de sa mère d’une valeur de mille deux cents livres 141 .
Testament de Pierre Duplain l’aîné, 3/5/1763 – ADR, 3E1709 B
Testament de Benoît Duplain, 1/6/1762 – ADR, 3E4708
Testament de Benoît Duplain, 1/6/1762 – ADR, 3E4708
Annexe 3, vol. 2, p. 26
Annexe 3, vol. 2, p. 24
Acceptation d’hoirie Duplain, 18/10/1774 - ADR, 3E4716
Cession de droit Duplain [Françoise], Duplain [Joseph], 9/11/1774 - ADR, 3E4716
Duplain de Sainte-Albine Joseph-Benoît, Projet d’une banque nationale à établir en France, par M. de Sainte-Albine, sl, 1789, p. 6
Acceptation d’hoirie Duplain, 18/10/1774 - ADR, 3E4716