Des libraires imprimeurs qui vont vers le papier peint

Louis-Benoît Rosset n’est pas libraire, il s’intéresse au métier de manufacturier de papiers peints. Les fabriques et fabricants de papiers peints à Lyon à la fin du XVIIIe siècle ont été étudiés par Véronique de La Hougue 269 . La naissance du papier peint à Lyon s’explique, selon Elisabeth Hardouin-Fugier 270 , par l’importance de la population de papetiers recueillant et redistribuant les produits des moulins d’Annonay, du Beaujolais et du Midi.

La technique du papier peint, inventée en Angleterre, apparaît en France vers le milieu du XVIIIe siècle. Le papier peint est un rouleau de papier constitué par le collage bout à bout de vingt-quatre feuilles de papier fabriquées à la forme qui nécessite une modification de la presse utilisée pour l’impression ainsi que l’utilisation de couleurs à la détrempe. Les spécialistes lyonnais de cette technique exercent souvent leur métier à Paris. Citons Lecomte qui fonde une fabrique rue des Prouvaires à Paris, dont la veuve reprend brillamment le flambeau. Guillaume-Nicolas-André Giroud de Villette (1752-1787) fils de Giroud, négociant, pratiquant son activité entre Paris et Lyon, directeur adjoint du fabricant parisien Jean-Baptiste Réveillon. François-Marie Chenavard, dessinateur, fabricant de soieries, se tourne en 1785 vers le secteur du papier peint. Joseph Dufour, originaire du Beaujolais s’installe en 1806 dans les locaux de l’ancienne manufacture Rimbault au cœur du Faubourg Saint-Antoine. Ses ateliers servent de référence à l’auteur du Manuel du fabricant de papiers peints, de Sébastien Lenormand. Sa fille unique, Joséphine épouse en 1821 Amable-Philibert Le Roy, fils de Michel, libraire et échevin, administrateur des Hospices civils, membre du conseil municipal puis juge, et enfin président du tribunal de commerce 271 . En 1823, Amable-Philibert devient l’associé de son beau-père. En 1836, il vend le fonds à Dufour & Le Roy et devient comme son père juge au tribunal de commerce non pas à Lyon mais à Paris 272 . Un autre lyonnais d’adoption, l’Ardéchois Jean-Gabriel Charvet (1750-1829) formé à l’école de dessin gratuite de Lyon s’engage dans la profession. A Paris, Anisson, ancien directeur de l’Imprimerie royale, s’associe avec Démosthène Dugourc, dessinateur de Camille Pernon vers 1790. Anisson est condamné à mort en 1794 et la manufacture est confisquée.

Les appartements de Louis-Benoît Rosset sont situés aux 14 et 28 place de la Charité à Lyon 273 . La manufacture est installée au n° 91 des Brotteaux. Vers 1810-1811, les Deyrieux semblent abandonner leur activité de manufacturiers en papiers peints et cèdent leur entreprise aux Rosset 274 . (La période après 1816 concernant Louis-Benoît Rosset est relatée dans l’ « Epilogue »).

Notes
269.

La Hougue Véronique de « Les Fabricants de papiers peints à Lyon de la fin du XVIIIe siècle et durant la première moitié du XIXe siècle», Bulletin de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon, 2002, Tome XXXII, pp. 13-48

270.

Hardouin-Fugier Elisabeth, « Décorateurs et papiers peints lyonnais » in Nouvel-Kammerer (dir.) Odile, Papiers peints panoramiques, Paris, Musée des Arts décoratifs, Flammarion, 1990

271.

La Hougue Véronique de, Op. cit., pp. 15-22

272.

Ibid, p. 20

273.

Ibid, p. 26

274.

Ibid, p. 34