2.3.1 – Les contrats d’apprentissage

Il n’ai pas aisé de connaître l’existence des contrats d’apprentissage, cela se fait « au hasard des sources » comme l’explique Dominique Varry dans Le Compagnon et l’atelier artisanal : l’exemple de Lyon. Les inventaires après décès, les faillites donnent des noms ainsi que les testaments, les contrats de mariage. Les Affiches de Lyon représentent une source inépuisable. Nous pourrions rajouter à cette liste, les lieux de vie, de convivialité comme le café, lieu de rencontre entre Rosset et Pierre Duplain. La durée de l’apprentissage fixée à quatre ans par le statut de 1676 a tendance dans certains cas à passer à cinq ans. Pour les imprimeurs, la durée d’apprentissage est fixée à cinq ans. Le maître se doit de faire enregistrer chaque brevet devant un notaire en présence de la chambre syndicale ; puis en fin de contrat de rédiger une quittance de service envers l’apprenti. Les questions qui tournent autour de la gestion des apprentis est bien traité par Jérémy Pichenel ³⁷⁷ .

Nous avons connaissance de l’apprentissage de Pierre Duplain qu’il réalise en 1735 à l’âge de vingt-huit ans chez Jean-Denis Juttet, imprimeur et libraire de Lyon, alors que le fils aîné du maître est en principe dispensé de l’apprentissage. Son fils Pierre-Jacques est placé à dix-neuf ans chez Pierre Bruyset, cousin germain de Madeleine ³⁷⁸ . Le fils de Benoît, Joseph a seize ans entre en apprentissage chez Aimé Delaroche en 1763 ³⁷⁹ . L’âge moyen d’un apprenti tourne autour de quatorze ans, ce n’est pas le cas pour les hommes de la famille Duplain qui font leur apprentissage après avoir fait des études. Il est à noté le cas de Pierre qui réalise le sien à vingt-huit ans, peut-être a-t-il tenté de se lancer dans un autre métier auparavant ?

En 1755, les frères Duplain prennent à leur service Joseph-Sulpice Grabit âgé de dix-neuf ans. Au moment de la signature du contrat, Pierre Grabit, notaire royal de Pont de Beauvoisin résident à Saint-Geoire est représenté par Jean Paganucci, son beau-frère ³⁸⁰ . Le contrat d’apprentissage est signé le 12 mars 1755 pour une durée de quatre ans. Les signataires de l’acte sont Jean Paganucci, Pierre et Benoît Duplain, Pierre et Jean-Marie Bruyset, André Périsse, Claude-André Vialon. Comme il est d’usage Joseph-Sulpice promet de bien et fidèlement servir lesdits Sieurs Duplain, et de leur obéir à chacun d’eux et au défaut de l’un d’eux, au suivant, en tout ce qu’il lui ordonneront concernant la librairie. En échange de quoi les frères promettent de bien montrer et enseigner audit apprenti le commerce de la librairie, et tout ce qui en dépend sans lui rien jeter et de le nourrire et loger, à l’égard de son entretien d’habits, linges, blanchissage, chaussure et autres choses qui lui seront nécessaires. Au départ de Joseph-Sulpice Grabit, les frères embauchent Louis Rosset qui signe son contrat d’apprentissage le 22 mars 1758 ³⁸¹ . Jean-Pierre Calligé, commis chez Pierre Duplain depuis 1762 ³⁸² , signe son contrat d’apprentissage ³⁸³ un mois avant le décès du maître le 10 août 1768 ³⁸⁴ . Les veuves d’imprimeurs sont tenues de « faire achever aux apprentis de leurs maris défunts le temps de l’apprentissage » ³⁸⁵ . Peut-être est-ce pour cette raison que Madeleine attend trois années pour vendre son fonds en 1771. Plus tard, Joseph-Sulpice Grabit prend à son tour en apprentissage le neveu de Louis Rosset, Louis Rosset Desages le 1er août 1778 pour quatre ans ³⁸⁶ . Nous n’avons pas relevé de trace de compagnons chez les Duplain ³⁸⁷ .