2.3.3 – Les femmes

Des travaux sur la place des femmes dans le monde de la librairie ont été réalisés par Géraldine Sheridan Women in the Booktrade in eighteenth-century France (1992) ; C.J. Mitchell’s, Woman in the Eighteenth-Century Book Trades” ; Sabine Juratic, Les femmes dans la librairie parisienne au XVIIIe siècle ; Annie Charon, Les femmes dans la librairies à la Renaissance et Dominique Varry, Women in the 18th-century Lyons book trade.

La législation française exclut les femmes de l’apprentissage contrairement à la monarchie britannique, elles se cantonnent dans les rôles de « petites mains », de relieuses de livres, de boutiquières, ou de passeuses de livres. Pour ce qui est de l’épouse du libraire, bien qu’elle travaille très souvent à ses côté, son rôle n’est reconnu que lorsqu’elle est veuve. L’article 45 de la déclaration de 1695 stipule que les veuves d’imprimeurs « pourront continuer le travail dans leurs imprimeries et tenir leurs boutiques ». Deux femmes de maîtres, Constance Bachelu (épouse de Marcellin) puis Madeleine Bruyset (épouse de Pierre) prennent la succession de leur mari à leur décès. Les filles de Pierre, Marie-Marguerite, Constance et Claudine sont officiellement brocheuses de livres, statut qu’elles revendiquent dans les « Certificats de vie » délivrés au moment de la Révolution.

Il ne semble pas que les femmes de la branche de Benoît s’intéressent à ce monde de la librairie, il est vrai que l’épouse de Benoît est issue d’une famille de commerçants d’une autre branche et que les épouses de son fils, Joseph , sont filles de notable et d’aristrocrate.

Chez les Duplain, les familles de Marcellin et de Pierre emploient systématiquement les femmes dans leur librairie. Ce n’est pas forcément pour palier l’absence de garçons, puisque Marcellin a deux fils. Pour le cas de Pierre, celui-ci a un fils viable Pierre-Jacques et quatre filles dont trois célibataires citées plus haut et une quatrième Andrée qui va elle-même épouser un libraire, Louis Rosset pour travailler à ses côté.