3.1.1 – Localisation du local des Duplain

Nous avons réservé une attention particulière aux habitations des Duplain, qu’il s’agisse de leur logement d’habitation en ville « maisons des villes » ou à la campagne « maisons des champs » ou bien de leur local commercial.

Il est incontestable que la rue Mercière reste le quartier des imprimeurs libraires lyonnais. D’autres implantations sont attestées dans la ville et répertoriées par D. Varry, quatre vingt onze localisations, tirées de trois cent quatre vingt quatorze adresses 396 . Vingt-quatre occurrences Grande rue Mercière, onze, halles de Grenette, quinze rue Bellecordière, dix-sept rue Confort, onze rue Ferrandière, quatre-vingt-cinq rue Mercière, trente et une, rue Saint Dominique, onze, rue Tupin. Bien souvent les locaux professionnels sont distincts des locaux d’habitation qui sont situés dans des rues différentes 397 . Les locaux commerciaux des Bachelu puis des Duplain se situent principalement dans la rue Mercière.

Alors que l’on constate d’assez fréquents déménagements au cours d’une carrière de libraire, les Duplain affichent une stabilité très vite. Vingt-trois ans après son premier emploi à Lyon, Marcellin s’installe dans de nouveaux locaux loués à Pierre Gacon, ancien échevin de Lyon, rue Mercière, le 27 Juillet 1725. Deux arcs de boutique traversant de la rue à la cour, il dispose de deux pièces au troisième étage, l’une ayant vue sur la rue Mercière et l’autre sur la cour, d’une cave et d’un grenier. Le bail est signé pour neuf années au prix de sept cents livres par an 398 . Un second bail est signé pour cinq ans le 14 septembre 1729 399 . Les Duplain s’installent dans la maison des chanoines réguliers de la maison de Saint-Antoine le 17 décembre 1737, ils sous louent « deux arcs de boutique, arrieres boutiques, fouillarde, charbonnier, latrines et agrement » 400 à Pierre Basty, marchand teinturier. En 1751, les locaux se sont agrandis, le bail passe de un à six ans, soit de soixante-dix livres par an à mille cent vingts livres 401 , payables « par moitié de six en six mois à Noël et à Saint-Jean Baptiste » 402 . En 1759, Les frères occupent des appartements dans deux maisons des Chanoines Réguliers de Saint-Antoine. Pierre occupe une grande pièce d’une des maisons au second étage, un cabinet attenant, une cuisine et une souillarde contiguë à la chambre, donnant sur l’allée de l’église de Saint-Antoine, sur la cour, une grande cave et un grand grenier sur la rue Mercière. L’entrée se faisant par la rue de la Monnaie. Benoît vit dans deux pièces au second étage, sur la rue Mercière et une sur la cour servant de cuisine avec une souillarde, une cave, un cavon sous l’escalier et un grenier sur la cour. L’entrée se fait par l’allée de l’église. Conjointement deux arcs de boutique sur la rue Mercière, arrière boutique, cabinet attenant et lieux communs sur la cour ; cave et grenier divisé en deux, un charbonnier. François Fillion et Nicolas Denervo louent également dans la même maison. Location jusqu’en 1764 pour deux mille six cents livres annuelles 403 . Lors du contrat de location du 9 juin 1761 404 , les Duplain reprennent à leur compte les appartements de Denervo pour Benoît, Quatre pièces au second étage, deux sur la rue et deux servant de cuisine, deux souillardes et lieux communs sur la cour, une cave, un cavon sous l’escalier et un grenier sur la cour, l’entrée se fait par l’allée de l’église. Pierre reprend celui de Fillion, quatre chambres au second étage dont deux sur la rue Mercière, deux sur la cour avec une souillarde de chaque côté ; lieux communs joints, un grand grenier à huit fenêtres sur la rue Mercière, cave. Quatre pièces supplémentaires au troisième étage (deux sur la rue Mercière, deux sur la cour) ; deux souillardes, une cave et un grand grenier. Le local commercial est formé par deux arcs de boutique sur la rue Mercière, une arrière boutique et un cabinet attenant avec des lieux communs donnant sur la cour.

La maison où travaillaient les Duplain, rue Mercière n° 8 est racheté par les négociants Larroque et Deloie à l’ordre de Malte (maison de quatre étages et 2 655 pieds quarrés au revenu de 4 500 livres) 405 .

Notes
396.

Celles-ci ne concernent que des imprimeurs, libraires, relieurs-doreurs, et fondeurs de caractères, à l’exclusion de tous autres - Varry Dominique, Le Monde lyonnais du livre au XVIIIe siècle, dossier pour l’habilitation à diriger des recherches, Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, 1999, p. 81

397.

Varry Dominique, Op. cit., p. 86

398.

Louage Gacon, Duplain, 27/7/1725 – ADR, 3E4683

399.

Louage Gacon, Duplain, 14/9/1729 – ADR, 3E4685

400.

Subrogation de bail à loyer Duplain, Basty, 14/8/1742 – ADR, 3E4691,

401.

Louage M. de St Antoine, Sr. Pierre et Benoît Duplain, 31/3/1751 – ADR, 3E7076

402.

Minute Durand, 9/2/1744 – ADR, 3E4692

403.

Bail à loyer M. de Saint-Antoine, les frères Duplain, 5/1/1757 – ADR, 3E7069

404.

Bail à loyer de 2 600 livres, M. de St Antoine, Sr frères Duplain, 9/6/1761 – ADR, 3E7070

405.

Charlety Sebastien, Documents relatifs à la vente des biens nationaux, Lyon, impr. R. Schneider, 1906, p. 430, n° 2362