Analyse comparative des catalogues de vente de Pierre-Jacques

Au total, nous identifions neuf titres parus en 1792, qui correspondent à sa production d’avant la Révolution, un titre en 1752, un autre en 1771, six de 1780 à 1789, deux en 1790 et 1792

La Chasteté du clergé dévoilée ou procès-verbaux des séances du clergé chez les filles de Paris, trouvés à la Bastille (1790) ; Constitution de l’Angleterre, ou Etat de gouvernement anglais, comparé avec la forme républicaine et avec les autres monarchies de l’Europe, par M. de Lolme (1788) ; Discours dans lequel on examine les deux questions suivantes : 1 er , un monarque a-t-il le droit de changer de son chef une constitution évidemment vicieuse ? 2 e , est-il prudent à lui, est-il de son intérêt de l’entreprendre ? suivis de réfléxions pratiques, par le comte de Windish-Graetz (1788) ; Grammaire allemande à l’usage de la nation française, en particulier à celui des écoles royales militaires par M. Junher (1780) ; Histoire de Don Quichotte (1752) ; Histoire des Révolutions d’Angleterre, pour servir de suite à celles du Père d’Orléans, par M. Turpin, (1786) ; Proces-verbal de l’assemblée bailliviale de Nemours, pour la convocation des états-généraux, avec les cahiers des trois Ordres, rédigé par M Dupont, conseiller d’état, député de l’assemblée nationale (1789) ; Résumé des proces-verbaux des assemblées provinciales (1789) ; Traité des fiefs, par M. C. Poquet de Livonière (1771) ; Le véritable portrait de nos législteurs, ou galerie des tableaux exposés à la vue du public, depuis le 5 mai 1789, jusqu’au 1 octobre 1791, par M Dubois de Crancé (1792).

Cinq titres seulement sont publiés en 1800, dont deux non identifiés, et trois datés de l’an III, IV et XIX

Astruc, de Morbis venereis ; L’homme d’Etat considéré dans… ; Maladies vénériennes, de Gardanne ; Notice sur la vie et les ouvrages, de Condorcet (an 4) ; Origine de tous les cultes, par Dupuis (an 3).

Alors que Trénard a écrit que « Benoît Duplain publiaient les thèses médicales et chirurgicales » 572 , dont nous n’avons pas retrouvé trace, son neveu Pierre-Jacques publie en 1785 la Gazette de santé contenant les nouvelles découvertes sur les moyens de se bien porter et de se guérir quand on est malade, par un docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, Jean-Jacques Gardane. Il s’agit d’une gazette de santé ou analyse de livres ou de faits nouveaux relatifs aux diverses branches des sciences naturelles telles que la chimie, la botanique, la médecine, la chirurgie. L’objectif de départ est de mettre la médecine à la portée de tous « cette gazette est spécialement destinée aux gens de la campagne. C« est surtout en faveur des curés, des seigneurs, des dames charitables et des fermiers qu’elle a été entreprise 573  ».

L’activité de Pierre-Jacques Duplain n’apparaît pas très importante en quantité et en qualité. Son activité n’évolue guère avec les années et les nouveautés en matière littéraire se font rares. Il est incontestable, que seul à Paris, sans famille et sans réseau de sociabilité comme avait su créer son grand-père, son oncle et son père, Pierre-Jacques ne fait que végéter. N’ayant pas su suivre et s’adapter aux évolutions littéraires du siècle, son fonds devient vite désuet et peu commercialisable.

‘Libraire de père en fils depuis plus de deux cent ans, le changement des opinions a annulé la valeur de mon fonds de librairie composé de livres de droit, d’économie politique, de Médecine & de Belles-Lettres… dont les principes ont été changés 574 .’

Notes
572.

Trénard Louis, Histoire sociale des idées : Lyon, de l’Encyclopédie au préromantisme, Paris, Presses universitaires de France, 1958, vol. 1, p. 129

573.

Sgard Jean, Dictionnaire des journaux : 1600-1789, Oxford, Voltaire foundation, 1999, 2 vol. p. 495

574.

Affaire des patriotes, Lettre de Duplain à M. le Comte Bondi, sd – Arch. Police AA 333, pièce 430