2.1.2 – Première génération : Claude Bachelu, Marcellin Duplain, 1682 – 1724

Claude Bachelu

Parmi les familles concernées par cette étude, la première qui apparaît comme étant impliquée dans la diffusion de livres interdits est la famille Bachelu. Nous avons retrouvé de nombreuses traces de démêlés avec la justice, mais la plupart des affaires sont incomplètes et nous ne pouvons pas les reconstituer dans leur totalité. Dans celle de 1682, « Bachelut » et sa femme Catherine Clément sont emprisonnés depuis le 12 mai 1682 à Lyon pour avoir diffusé l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg, (Paris, S. Mabre Cramoisy, 1682, 2 vol in-12, 3e édition). Vingt volumes cachés sous un matelas ont été découverts chez Besson. Les protagonistes sont arrêtés, au moment du jugement, la servante Louise est condamnée à payer trois livres d’amendes pour l’aumône au pain des prisonniers de Lyon. Le 2 octobre 1683, les Bachelu dénoncent un complot fomenté contre eux par les marchands libraires lyonnais Girin et Rivière et l’imprimeur parisien Cramoisy : le « traitement qu’on leur inflige est disproportionné à ce qu’on leur reproche, ils sont traités comme si c’était un crime d’estat » 600 . N’ayant pas de d’nformations sur l’issue de l’affaire en 1683, nous avons trouvé d’autres actes notariés qui relatent un litige qui porte sur le même ouvrage en 1689. Les libraires parisiens, Denis Thiery, Guillaume Desprez, Jean Delacaille, Esme Couterot, Laurent d’Houry, Antoine Dezallier, Jean Boudot, Jean Guignard, François Muguet, Pierre Auboin (syndic), Jean Couterot, Louis Guerin, Martin-Etienne Michalet, Jacques Villery, Nicolas Legros, Philippe Compain, Charles Osmont, et Théodore Girard, s’opposent aux trois libraires Lyonnais, Claude Bachelu, Hilaire Baritel et Martin, au relieur Pierre Besson et à deux imprimeurs, Charles Amy et Benoît Vignieu. Le jugement du 28 septembre 1691 condamne « Amy et Vignieu à un an de bannissement de la ville, confiscation des livres contrefaits, 3 000 livres d’amende chacun. Martin est mort, Baritel et Bachelut en prison ».Si nous ne connaissons pas tous les tenants et les aboutissants de ces affaires, nous pouvons être assurés que Bachelu et sa femme s’en sont bien tirés puisqu’ils meurent bien des années plus tard, après avoir cédé leur affaire à leur fille Constance et à son époux Marcellin Duplain.

Notes
600.

Demandeur Cramoisy de Paris /bachelut, 10/4/1682 – ADR, BP 3616