3.1.1 – Histoire de la STN et de l’Encyclopédie : repères chronologiques

Repères chronologiques : 1745 – 1762
Dates Evénements
26 mars 1745

Janvier 1745


28 août 1745

Fin août 1745
18 octobre 1745



21 janvier 1746

Automne 1745


30 avril 1748


24 juillet 1749 au 3 novembre 1749
Novembre 1750

Janvier 1751 - janvier 1752
7 février 1752



24 mai 1752

1752-1756

1756



1757



10 février 1758




22 novembre 1758
31 janvier 1759

8 mars 1759


3 septembre 1759


8 septembre 1759



Janvier 1762
1 avril 1762
André-François Le Breton (libraire) obtient un premier privilège pour un Dictionnaire des Arts et des Sciences
Gottfried Sellires (libraire) et André-François Le Breton (libraire) s’unissent pour éditer une traduction de la Cyclopédia de Chambers, ils s’unissent à l’Anglais John Mills pour réaliser une édition « revue et corrigée » du même ouvrage.
Alors que le projet est bien engagé, Le Breton se désengage face à Sellires et Milles.
Le Conseil d’Etat annule le privilège.
Création d’une association composée uniquement de libraires : François-Antoine-Claude Briasson, Michel-Antoine David l’aîné, Laurent Durand et toujours Le Breton. Ces hommes obtiennent l’annulation de la révocation du premier privilège.
Le chancelier d’Aguesseau renouvelle ce privilège pour un « Dictionnaire universel des Arts et des Sciences, traduit des Dictionnaires anglais de Chambers et de Harris, avec des additions.
Les noms des collaborateurs apparaissent : Jean le Rond d’Alembert, Denis Diderot, l’abbé Jean-Paul Gua de Malves (mathématicien, membre de l’Académie royale des sciences, professeur au Collège de France)
Obtention d’un nouveau privilège pour un projet élargi Encyclopédie ou Dictionnaire universel des Sciences, Arts et Métiers, traduit des Dictionnaires de Chambers, d’Harris et de Dyche et autres, avec des augmentations.
D’Alembert est emprisonné au donjon de Vincennes à la suite de la parution de la Lettre sur les Aveugles à l’usage de ceux qui voient.
Le proscpectus de l’Encyclopédie est tiré à 8 000 exemplaires : 8 volumes in-folio de textes, 600 planches en 2 vol. in-folio.
Attaques virulentes de l’Encyclopédie dans le Journal de Trévoux.
Un arrêt du Conseil d’Etat du Roi ordonne que les deux premiers volumes déjà parus de l’Encyclopédie « seront et demeureront supprimés ». L’Encyclopédie est victime des tensions qui opposent le pouvoir royal et le Parlement, les jésuites et les jansénistes, le parti libéral, les dévots.
Lettre de D’Alembert à Formey « A l’égard de l’Encyclopédie, toute la France désire qu’on la continue, tout paraît apaisé et d’accord. »
Lutte entre les partisans et les détracteurs de l’Encyclopédie : la publication continue malgré tout.
Jean-Henry-Samuel Fromey (pasteur, francmaçon, secrétaire de l’Académie de Berlin) conçoit le projet d’une Encyclopédie réduite, pour cela il propose une édition in-octavo sur deux colonnes, afin de réduire le coût de production et par conséquent celui de l’achat. Le projet échoue.
Tempête autour de l’article « Genève » classé sous la rubrique « Histoire et politique » du tome VII. « Le clergé de Genève a des mœurs exemplaires : les ministres vivent dans une grande union […] Plusieurs pasteurs de Genève n’ont d’autre religion qu’un socinianisme parfait. »
La Vénérable Compagnie des Pasteurs et Professeurs de l’Eglise et de l’Académie de Genève publie une « Déclaration de principes » pour demander à d’Alembert de rétracter ses propos concernant leur « socinianisme ». A la suite de cette affaire, les libraires font part de leurs inquiétudes concernant les dommages que vont subir les souscripteurs, les libraires et les ouvriers si la publication s’arrête.
Condamnation de l’Esprit d’Helvétius par l’archevêque de Paris.
Nouvelle condamnation de l’ouvrage par Clément XIII, les exemplaires seront lacérés et brûlés.
Un arrêt du Conseil d’Etat du Roi révoque le privilège accordé à l’Encyclopédie, elle cesse d’exister alors qu’une grande partie du public souhaite la poursuite de la publication.
Clément XIII promulgue son bref Damnatio et prohibitio operis in plures Tomos distributi, les jésuites et les jansénistes, adversaires de l’Encyclopédie ont gagné, la ruine guette les libraires.
Le Breton obtient un privilège pour « un recueil de mille planches gravées en taille douce sur les sciences, les Arts libéraux et les Arts mécaniques avec les explications des figures en quatre volumes, in-folio ». Cette publication est entachée par une affaire de plagiat.
L’Encyclopédie repart grâce à la publication des premiers volumes de planches.
Mouvement anti jésuites dans toute l’Europe. Le Parlement de Paris ordonne la fermeture des églises et des noviciats de la Compagnie

D’après L’Encyclopédie de Madeleine Pinault, PUF, 1993

Le projet ARTFL de l'université de Chicago 720 a développé sur Internet une version de la première édition de l'Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers de Diderot et d'Alembert. Le projet porte sur les dix-sept volumes de texte et les onze volumes de planches de la première édition. La base textuelle Encyclopédie Diderot et d' Alembert contient 20,8 millions de mots, quatre cent mille formes uniques , dix huit mille pages de texte, dix-sept volumes d'articles et onze volumes de planches avec légende. Avec soixante douze mille articles écrits par plus de cent quarante auteurs, l'Encyclopédie a été une oeuvre de référence pour les arts et la science, mais aussi une vraie "machine de guerre" au service des idées  des Lumières. Son succès est considérable pour l’époque : vingt cinq mille exemplaires sont vendus entre 1751 et 1782. A travers l 'essai de classifier la connaissance humaine et de l'ouvrir à tous les lecteurs, l'Encyclopédie devient l'expression de l'un des plus importants développements intellectuels et sociaux de son temps.

Notes