1.2 - Panorama des ventes de livres ou la vie littéraire dans la cité lyonnaise

Les Duplain s’intéressent aux ventes de livres sur catalogue pour alimenter leur commerce mais aussi pour satisfaire leurs clients comme le montre cette correspondance du 10 juillet 1738 entre M. de Saint Fons et le Président Dugas, « Duplain [Marcellin] chez qui je m’arrêtai hier, me fit voir le catalogue d’une belle bibliothèque qu’on vend actuellement à Paris » 835 . Les fils de Marcellin ne vont plus se contenter de faire vendre les ouvrages de leurs confrères, ils décident en 1741 d’organiser des ventes pour leur compte à Lyon. Avant de se lancer dans cette entreprise, ils possèdent de nombreux atouts, leur implantation de cent années dans la ville, un réseau de relations familiales et professionnelles qu’ils ont développé autour d’eux. Leurs meilleurs interlocuteurs étant les bibliophiles lyonnais. Ces derniers sont issus d’un milieu socialement restreint et favorisé, que ce soit par la naissance ou par la richesse. Leur éducation qui les amène vers des professions comme celles de médecin, de notaire ou d’avocat, conduit ces hommes à constituer d’intéressantes bibliothèques. C’est « un milieu en bonne santé » affirme Michel Marion dans une étude dans laquelle il dresse un tableau des collectionneurs au XVIIIe siècle 836 . Ce sont principalement des ecclésiastiques (18 %), des avocats (12 %), la noblesse de cour (11 %), d’autres officiers (11 %), des financiers (8 %), des parlementaires (7 %), des académiciens (7 %), des médecins (5 %), des militaires (4%). Un voyage au fil des trente ventes des Duplain s’impose pour découvrir l’identité des collectionneurs lyonnais, leurs familles, leurs goûts littéraires, les particularités de chacune de leurs collections, soit le monde du livre lyonnais durant ces trente années.

Cinq exemplaires du premier catalogue 837 de vente publique de livres produit par Benoît Duplain sont conservés à la Bibliothèque municipale de Lyon, sous deux dates, les 6 avril 838 et 26 avril 1740 839 . Le catalogue est anonyme, seule une mention manuscrite sur un des exemplaires atteste qu’il a été réalisé par Benoît Duplian. 840 . Nous avons retrouvé à la Bibliothèque municipale de Lyon, le catalogue manuscrit correspondant rédigé semble-t-il par Benoît Duplain qui en fait le premier catalogue de vente de la famille 841 . La bibliothèque à vendre appartient à Charles-François de Chateauneuf 842 , fils de Charles-François de Chateauneuf, chevalier, marquis de Rochebonne, vicomte d’Oingt, lieutenant pour sa majesté en Lyonnais, Forez et Beaujolais et de Thérèse Adhémar du Montel de Grignan 843 . Chanoine comte de Lyon de 1734 à 1740, il succéde à François-Paul de Neuville de Villeroy, dont « l’épiscopat, qui dure jusqu’à sa mort, [fut] court mais digne » 844 , ce qui lui vaut, le 28 février 1740, des funérailles célébrées en grande pompe 845 . Sa bibliothèque est vendue après son décès pour liquider une situation financière « fort embarassée » 846 . Le catalogue paraît sous le titre de Bibliotheca Rocheboniana, ou Catalogue de la bibliothèque de feu Monseigneur Charles François de Chateauneuf de Rochebonne, Archevêque & Comte de Lyon, Pair de France , dont la vente publique se fera à Lyon le 6 avril 1740. La vente des mille quatre cent dix-sept ouvrages dont le contenu est organisé selon neuf catégories : théologia, scholastici, morales, jurisprudentia concilia, jus canonicum, jus civile, scientiae et artes, humaniores litterae et historia, est essentiellement composée d’ouvrages liturgiques et théologiques (19.50 %), moraux (21,50 %) et juridiques (15,50 %). La présentation du catalogue est sobre, sans avis du libraire. A noter que certains titres ont été barrés sur le catalogue manuscrit, tels le Discours sur les ordres sacrés par Antoine Godeau , 1686 (p. 41) ; « Conférences ecclésiastiques du Diocèse de Lyon, 1702 (p. 60) ; Discours et réflexions morales sur le Jubilé, 1721 (p. 63) ; Histoire des ordres Monastiques, Religieux & Militaires, & des Congrégations séculières, 1714 (p. 141) ; Lettres d’un Docteur à un homme de qualité touchant les Hérésies du XVIIe , 1711 (p. 151) ; Lettres Edifiantes & Curieuses écrites de Missions Etrangères par les PP Jésuites, 1707 (p. 176). L’Armorial des bibliophiles mentionne un catalogue supplémentaire de vingt et une pages et deux cent soixante-quinze numéros, «Tractatus singulares circa controversas in ecclesia ortas in materia Praedestinationis et gratiae et occasione libri Jansenü inscripti Augustinus. Ce catalogue est rare 847 .

Page de titre et extraits de la Bibliotheca Rochaboniana
Page de titre et extraits de la Bibliotheca Rochaboniana
Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

Un an et demi plus tard, le 4 décembre 1741, une deuxième vente beaucoup plus considérable de deux mille cent trois ouvrages, est produite par Benoît associé à son frère Pierre et au libraire André Périsse sous le titre latin de Bibliotheca S****** (saviana) sive catalogus librorum bibliothecae illustrissimi viri D.P.D.S*** [Pierre de Sève de Fléchères] Digestus et descriptus à B. Duplain, Juniore, Bibliopola Lugdunensi 848 . Le nom du propriétaire de la bibliothèque est omis par les Duplain à la demande des héritiers, mais une note manuscrite sur l’un des catalogues en révèle l’identité, il s’agit de la bibliothèque de « Feu Mr Deflechere président de la Cour des monnaies de Lyon, cette bibliothèque fut vendue par Mr de Seve Deflechere son fils (conseiller) au parlement de Paris… » 849 . La bibliothèque de l’abbé de Sèves, était passée dans celle de son neveu, le président à la cour des monnaies, Pierre de Sèves de Fléchères. Le fils de ce dernier qui meurt en 1726, obtint quelques années plus tard une charge de conseiller au parlement de Paris qui l’obligea à quitter Lyon et à se défaire de la bibliothèque familiale 850 . Le catalogue Digestus et descriptus, organisé par Benoît, comporte tous les éléments professionnels d’une vente publique : le prix, vingt-quatre sols ; l’ « Avis des libraires », en guise de préface, qui renseigne sur les conditions de la vente ; le classement selon la classification méthodique des libraires de Paris de Gabriel Martin : Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-lettres et Histoire. Les acheteurs potentiels sont invités à venir consulter les ouvrages en vente (le prix se trouve à l’intérieur) dans les locaux des Duplain, rue Mercière. Pour les… « amateurs de livres qui habitent la Capitale ou les autres Villes du royaume », des catalogues sont envoyés à Paris chez Gabriel Martin ainsi que dans toutes les grandes villes du pays. La vente des ouvrages de cette bibliothèque, composée principalement à 50 % de livres d’histoire et 20 % de belles-lettres, est lancée à l’amiable ou aux enchères, « en bloc, en gros » le 4 décembre 1741. Les manuscrits historiques du XVIIe siècle comprenant des copies des mémoires du duc de Rohan et du cardinal de La Rochefoucauld, ne trouvent pas d’acquéreur au cours de la vente, ils seront achetés deux années plus tard par Pierre Adamoli 851 .

En 1743, les Duplain mettent en vente la bibliothèque d’un médecin, Jean-Jérôme Pestalozzi, agrégé au collège de Lyon. Orateur talentueux et apprécié, il est reçu à l’académie des sciences & belles-lettres en 1715. Son goût pour les sciences l’a incité à acheter en 1700, le cabinet de M. de Liergues, lieutenant criminel et de M. de Monconys, son frère, à l’origine de sa collection. En 1672, Mme de Sévigné lors d’un passage à Lyon, visita le cabinet de M. Liergues et ses « antiquailles », elle en parlera plus tard sans admiration dans une de ses lettres 852 . A sa mort, le 26 avril 1742, Pestalozzi laisse trois fils vivants et deux filles, les enfants ne souhaitent pas garder la bibliothèque qui est mise en vente l’année suivante, le 17 juin1743, par la fille de Balthazar de Monconys, mariée à M. Guérin, conseiller en la cour des aides de Vienne 853 , au domicile du défunt en raison de la fragilité des pièces à vendre. La bibliothèque Catalogus librorum bibliothecae domini Joannis-Hieronymi Pestalozzi [Jean-Jérôme Pestalozzy], medici Lugdunensis celeberrimi 854 qui se compose d’une« Collection nombreuse & singulière des Traités d’Histoire naturelle & de medecine »(note), compte au total mille quatre cent seize ouvrages dont 69 % d’ouvrages de sciences. Le clou de la vente est un « cabinet de naturalités » vendu en un seul bloc « aux Curieux de la nature »avec le manuscrit décrivant sa collection, deux volumes in-quarto. Ce cabinet d’histoire naturelle sera acheté par la ville de Lyon au prix d’une pension annuelle (payable encore en 1792).

La quatrième vente débute « dans un contexte politique et économique peu favorable » annoncent les Duplain. Une petite bibliothèque de cinq cent cinquante-neuf livres d’un propriétaire anonyme, Catalogue du cabinet de livres de M.D.F*** 855 , composée pour 54 % d’ouvrages historiques et pour 16.50 % de belles-lettres sera mise en vente à l’amiable et en détail le 9 janvier 1745. Pour la première fois les prix des ouvrages sont imprimés par les Duplain dans le catalogue qui signale :

‘Quant à la modicité des Prix, tout Acquereur équitable s’appercevra aisement qu’ils ont été mis bien au dessous de leur valeur, parce que les Lettres fleurissent rarement parmi les horreurs de la guerre 856 .’

S ix ans se sont écoulés depuis la première vente. N’ayant pas de bibliothèques à vendre mais désirant perpétuer la vente de livres, les Duplain mettent à disposition du public le 27 mars 1747, neuf cent quarante-sept ouvrages dans un Catalogue d’un cabinet de livres choisis 857 , bon marché destiné à écouler leurs stocks. Ce sont des livres non vendus provenant de différents cabinets auxquels ils ont rajouté des livres neufs par souci d’équilibrer les divisions du catalogue. La réduction de 20 % sur les livres neufs rappelle que la guerre reste en toile de fond du commerce. En réalité, il y a peu de livres très récents, plutôt des livres anciens mais pas rares à l’exception de deux ouvrages, Biblia sacra, Lyon , S. Gryphe, 1550 (24 livres) et Francisci collii de Animabus Paganorum, Mediolani, 1622 (30 livres). Les invendus retrouveront leurs prix initial. Nous pouvons fixer le prix du livre commun, ou livre de poche à une livre seize sols. Les Duplain aiguisent la curiosité des lecteurs dans leur annonce et incitent les collectionneurs à venir consulter les ouvrages, « les Théologiens, les Jurisconsultes, les Médecins & les Mathématiciens mêmes trouveront dans ce Cabinet de quoi se satisfaire. Les parties des belles-lettres & de l’Histoire y sont assez curieuses ». La vente terminée,.

Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

L e succès de la vente de 1747 incite les frères à en organiser une autre du même type un an plus tard. Ce Cabinet de livres choisis et bien conditionnés 858 est « bien plus complet que celui de l’année dernière », déclarent les Duplain . Nous ne savons ce qu’ils entendaient par là, car le catalogue comprend trente-sept ouvrages de moins que le précédent et rien, dans la forme, ne laisse entrevoir un quelconque changement. Peut-être doit-on trouver une explication dans la qualité des reliures ? Etait-ce une stratégie de vente ? Pour acquérir ces ouvrages, les acheteurs doivent venir s’inscrire sur un registre pour réserver leurs livres, à partir du 4 juin. Après le 15 juin, les réservations sont closes, et le rabais de 20 % ne peut plus être consenti. Cela ressemble à une période de solde où les acheteurs réservent leurs achats pour éviter la cohue. Afin d’inciter les clients à acheter, les Duplain annoncent leur prochaine cessation d’activité, occasionnée, disent-ils, par la conjoncture engendrée par la guerre. Nous avons comptabilisé les ouvrages récents : un seul est daté de 1748, six de 1747 et vingt-six de 1746, au total trente-trois ouvrages sur huit cent huit (soit 3,71 %) ce qui est peu mais qui donne un aperçu de l’activité éditoriale du moment.

Le prévôt des marchands Claret de Fleurieu fait vendre la bibliothèque de son gendre Jean-Baptiste Basset (1717-1752), président de la cour des monnaies, membre de l’Académie des Lettres 859 , « magistrat si généralement regretté & si digne de l’être » 860 . Ses deux fils, Laurent Basset 861 et Camille Basset de Château-Bourg 862 , vont suivre la trace de leur père en devenant bibliophiles à leur tour. Etant mineurs au moment de la vente, ils ne peuvent conserver la bibliothèque 863 . Seuls les Ex-Libris des deux fils ont pu être identifié. S’y ajoutent les livres doubles d’une des plus grandes bibliothèque de la ville ainsi que les livres « d’un savant Ecclésiastique héritier d’un oncle Médecin, qui avoient l’un & l’autre formé un Cabinet convenable » 864 . La vente, qui paraît sous le titre de Catalogue des livres de feu Mr. Basset, Président en la Cour des Monnoyes, etc, le 12 mars 1753 865 rassemble deux mille quatre cent neuf ouvrages. Des portraits d’hommes célèbres gravés « par d’habiles Maîtres, avec les petites Batailles d’Alexandre, le tout orné de cadres dorés de fort bon goût » 866 , ainsi que « des tablettes des livres » ou étagèrfes, sont vendus au plus offrant dans l’appartement de feu M. Basset. Les frères Duplain, envieux du succès que remporte la vente de bibliothèques à l’enchère et en détail, instaurée à Paris par Gabriel Martin, se proposent de lancer cette pratique à Lyon à cette occasion afin de la tester sur le public lyonnais. Celle-ci, déjà en vigueur dans d’autres villes où elle remporte un franc succès, inquiète certains petits libraires qui craignent de se voir ruiner et qui adressent un mémoire au garde des sceaux Chauvelin le 22 juillet 1728, pour s’en plaindre 867 . Ce type de vente caractérise une nouvelle génération de libraires « les faiseurs de catalogues », élite savante et dynamique d’une corporation 868 . Ce procédé de vente aux enchères apparaît tardivement en France, alors qu’il s’était répandu en Hollande et en Allemagne. En effet, Pollard situe la France au treizième rang, au XVIIe siècle, dans sa liste chronologique de pays pratiquant les ventes publiques, et la vente Boucot en 1699 est la première vente aux enchères publiques française. Le passage à Lyon de la vente à l’amiable, à la vente aux enchères, n’a donc lieu qu’en 1753.

Le Catalogue des livres de M. le P. de C**. Et de feu M. l’abbé de T*** 869 (mille cinq cent soixante ouvrages) est rédigé dans la précipitation comme cela est souvent le cas après le décès du propriétaire. Les deux propriétaires ne sont pas identifiés. A l’occasion de cette vente de 1755, nous apprenons que la précédente a remporté un franc succès. Les Duplain prédisent que, grâce à cette méthode, une valeur va être reconnue aux livres au même titre que d’autres objets lors d’un héritage.

Un catalogue latin, Catalogus librorum D.D. Gabrielis de Glatigny [Gabriel de Glatigny], Regi à consiliis in supremâ, monetarum, senescalli et praesidialis Curîa Lugdunensis privinciae,Regiarum causarum actoris 870 contient les mille cinq cent trente-huit ouvrages de feu M. Gabriel de Glatigny (baptisé le 10/10/1690), écuyer, conseiller du Roi et son avocat général à la cour des Monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon 871 « magistrat si respectable et si regretté » 872 . Cette bibliothèque qui présente les meilleurs ouvrages de littérature du moment est vendue à côté de paquets de livres sans valeur ou dépareillés.

Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

Deux globes, l’un céleste suivant le système de Ticho-Brahe, et l’autre terrestre par Jodocus Honduis, « qui étoient un peu gâtés, se sont vendu 24,2 livres » 873 .

A une vente importante, succède une autre plus modeste de trois cent quatre-vingt-dix-huit ouvrages, la Vente des livres de feu M. de Rovière 874 . Lambert Rouvière, est chevalier, conseiller du roi, trésorier de France en la généralité de lyon. Ses deux filles Mme de la Bussière et Mme de Quinson décident de vendre la bibliothèque à sa mort. Son gendre Paul Gayot de Mascarny ést également bibliophile 875 . Elle se déroule le 16 août 1756. Il s’agit d’un fonds constitué principalement d’ouvrages de théologie, d’histoire ecclésiastique et de littérature. Benoît Duplain écrit :

‘…La modestie de M. Rouvière nous met hors d’état de citer des faits qui pourrait intéresser. On supposera toujours qu’une vertu poussée si loin en avoit bien d’autres à sa suite, & que le soin qu’il a pris de cacher ses bonnes qualités sert plutôt à sa véritable gloire qu’il ne peut lui nuire 876 . ’

Tout se fait dans la précipitation et les frères Duplain manquent de temps pour constituer un catalogue par catégories. Aussi les livres sont-ils classés par format, in-folio (soixante-douze livres), in-octavo in-12 et in-24 (deux cent cinquante huit livres) et in-quarto (soixante-huit livres), certainement selon l’ordre dans lequel ils étaient disposés sur les étagères.

Le Catalogue des livres de feu M. François Hugues Verchere de Reffie, Avocat au Parlement de Bourgogne, Juge de la ville et prieuré de Marcigny en Briennois. Et de Monsieur de *** 877 est également classé par format, in-folio (deux cent vingt-neuf livres), in-octavo (trois cent quarante livres) et in-quarto (neuf cent cinquante-six livres). Cette bibliothèque d’une ancienne famille lyonnaise depuis cent cinquante ans contient des valeurs sures déclarent les Duplain et elles seront vendues par paquets :

‘…& l’on y trouvera des Livres rares & précieux dans nos Provinces. Les Commentaires de Dolet, les Ouvrages de feu M. Guichenon, les Bibliothèques de Duverdier, de la Croix de Maine, la Byzantine, le Bouteroue des Monnoyes, beaucoup de livres de l’Antiquité & de Médailles, & quantité d’autres Articles d’Histoire, de Belles-Lettres & d’Histoire naturelle, sont un ornement peu commun de ces ceux Bibliothèques réunies. En général les Livres y sont bien conditionés, il en est même qui sont d’une reliure élégante & recherchée : & quoique ces Livres sortent de deux différentes Maisons, on trouvera peu d’Articles redoublés 878 . ’

Hugues-François de Verchère, seigneur de Reffie, juge dans la ville de Marcigny, est né le 24 avril 1680. Il est le fils de Claude, avocat en Parlement et de Germaine Gaulne. A sa mort le 18 février 1755, il laisse une riche bibliothèque et de bons manuscrits « fruit d’un travail de cinquante ans ». Sa bibliothèque est transportée à Lyon dans quatre-vingt douze tonneaux qui arrivent par bateau sur la Saône. Le classement du catalogue par format n’est pas ici celui d’un ordre sur une étagère mais plutôt la conséquence du transport des livres. L’Armorial des bibliophiles présente le catalogue des Duplain comme mal imprimé et médiocrement rédigé 879 . Le libraire Séguier de Nîmes s’intéresse à cette vente et charge Benoît Duplain d’acquérir des livres pour son compte 880 .

L a vente du 10 avril 1758 des mille vingt-six livres du Catalogue 881 de feu M. Pierre Cholier de Cibeins 882 est le prétexte pour écouler les ouvrages de « différents particuliers, qui pour des raisons de famille jugent à propos de s’en défaire » 883 . La famille de Cholier est établie à Lyon depuis le XVIe siècle. Pierre 884 chevalier, comte de Cibeins, baron d’Albigny, seigneur de Bully, Le Breuil, Layet, Montromand, Mizérieux, est conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, lieutenant particulier et assesseur criminel auxdits sièges 885 . « Son habileté et ses talents méritèrent les éloges de M. le Duc d’Orléans ». A sa mort, il laisse plusieurs filles et un fils unique, Louis-Hector Cholier qui hérite des charges de son père à Lyon et qui meurt d’une apoplexie foudroyante le 19 avril. Les Duplain annoncent ce Catalogue des livres de feu Monsieur [Pierre] Cholier de Cibeins , Président en la Cour des Monnoies, comme étant le meilleur qu’ils ont fourni jusqu’ici en matière de littérature. Les Duplain énumèrent et vantent la qualité de certains titres :

‘La Polyglotte de Walton, le Davila de l’Imprimerie Royale, le Virgile d’Ogilvi, le Phedre à l’usage du Prince de Nassau, Les Capitulaires de Baluze, Les Medailles de Louis XIV. Le la Fontaine, Le Marot, Le Crebillon & Le Moliere in-4. Les Poëtes Latins de Londres, Le Cowper, les Ruines de Palmire, Le Joseph d’Havercamp, Le Suidas de Cambridge, les Dapper, les Marmol, les Dutertre, les Bullards, les Tournefort, les deux Banduri dont l’un en grand papier, les belles Editions de Glasgou & de Coutelier, (aujourd’hui sous le nom de Barbou) les Museum Farnesianum, Veronense, Pisanum, Brandeburgicum ; l’Histoire des Provinces-Unies, avec les magnifiques figures de l’Edition Hollandoise ; le Journal des Savans in-4, quelques ad usum & variorum in-4, peu communs ; les Histoires de Samuel Guichenon, le Miscellanea de Spon, le beau Machiavel in-4. de Londres, & tant d’autres Livres précieux qui sont l’ornement de ce catalogue, sont de très-bons garans de ce que nous avançons.’
Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

Les « catalogues manuscrits » produits par les Duplain qui sont mentionnés dans divers textes n’ont pas été retrouvés. Nous les signalons de manière fictive en présentant la page de titre

Outre la qualité des titres, les ouvrages sont également bien conditionnés, dont plusieurs d’une reliure élégante ; d’autres ne sont que brochés ou couverts de cartons. Un service particulier est accordé aux clients « étrangers », qui consiste à faire relier les ouvrages qu’ils auront achetés. La plus grande partie du cabinet est vendue par Duplain, le reste de la collection sera entièrement anéantie lors de la destruction de l’hôtel de Cibeins ordonnée par Couthon après le siège. Ce fut la première maison proscrite qui annonça les dévastaions Révolutionnaires :

‘Devant ce magnifique hôtel, Couthon, à la tête du rebut de la populace, s’écria, le bras levé : « Nous frappons de mort ces habitations du crime dont la royale magnificence insultait à la misère du peuple et à la simplicité des mœurs républicaines. Puisse cet exemple terrible effrayer les générations futures et apprendre à l’univers que si la nation française, toujours grande et juste, sait honorer et récompenser la vertu, elle sait aussi abhorrer le crime et punir les rebelles ! » 886 .’

Catalogue des livres de M. du F*** 887 . Qui est ce négociant, qui, pour des raisons inconnues doit abandonner la ville et se voit obligé de se défaire des neuf cent un livres de sa bibliothèque ? Il confie leur vente qui représentent un « choix [qui] a été fait avec beaucoup de goût » aux Duplain. Il s’agit d’une bibliothèque composée d’ouvrages grecs, « langue qui lui est familière », mais aussi « latins, anglois, espagnols & italiens » car… « le long séjour qu’il a fait en Italie & Angleterre l’a mis à portée de joindre à ses études celles de diverses langues vivantes » 888 . Nous ne savons pas si le déroulement de la vente a été ou non perturbée par l’arrivée de Louis XV à Lyon comme le craignait Duplain dans l’avis du libraire.

La vente de la bibliothèque recensée dans le Catalogus librorum D. Andreae P. 889 est le prétexte d’une vente qui englobe des livres « d’une des plus nombreuses & des plus belles Bibliothèques du Royaume » 890 , soit mille six cent quatre-vingt-huit ouvrages. M. Andreae P est en réalité André Perrichon, écuyer, avocat en parlement, secrétaire de la ville et du commerce garde-scellés du consulat et des juridictions de la conservation de la police, directeur des droits de douane, chevalier de l’ordre du roi. Il meurt en 1748 et sa bibliothèque est conservée « précieusement » par sa veuve et ses enfants jusqu’en 1759. Date à laquelle de mauvais placements ayant « fort amoindri la fortune de la veuve », celle-ci se voit contrainte de demander une pension au consulat et de vendre la bibliothèque 891 . Cette vente n’est pas organisée à la hâte mais méticuleusement préparée afin que les catalogues puissent parvenir dans les provinces voisines plusieurs mois avant l’ouverture. La vente débute le 20 janvier 1760 et se continue en mars 892 . Plusieurs titres dans le catalogue sont accompagnés de mentions manuscrites qui indiquent que les ouvrages ont été « retirés par M. Duplain » 893 , comme les Médailles sur les principaux évenemens du règne de Louis XIV, Paris, 1723, quatre-vingt-seize livres 894 , ou bien le Thesaurus antiquitatum & historiarum, Italiae, Neapolis, Sicilice, 1735 895 , ou encore Vetus latium profanum & sacrum, Rome, 1704, cent L. Son fils, l’abbé Dominique Perrichon, chamarier de Saint-Paul sera à son tour un bibliophile éclairé 896 .

L es 15 e et 16 e ventes, Cabinet de livres 897 de M. D. L. C. 898 et Petit cabinet 899 de livres 900 dont nous avons eu connaissance par les Affiches de Lyon, ont certainement fait l’objet d’un catalogue manuscrit, aucun document n’est conservé à la BML.

Si les frères Duplain avouent que le contenu du Catalogue d’une bibliothèque à vendre 901 qui l’a été le 31 mars 1761, n’a pas été formé par les soins d’un seul homme, ils laissent entendre que les ouvrages appartiennent à des hommes contraints de vendre, « Cette même bibliothèque, qui faisoit les délices de ceux qui la possédoient » 902 . Cependant, une note manuscrite d’un bibliophile sur un exemplaire du catalogue mentionne que « Les trois quarts de ces livres sont tirés du fond de boutique de deux libraires, Mrs les frères Duplain et Jacques Deville » 903 . Il s’agit donc d’une stratégie de vente mise en place par les Duplain afin d’écouler des livres invendables, ils vont même jusqu’à placer dans la salle des ventes des agents à leur solde comme l’indique une note manuscrite en marge de l’ouvrage, Lexicon Graeco latinum, Genève, 1592, 60 L (p. 47),

‘Ce livre ne vaut que 36 à 40 au plus cher, mais une charlatanerie bien entendüe entre un jésuite et un libraire, le fit vendre à 60 L. à une dupe qui ignorait le prix des livres. ’

C atalogue des livres, estampes, figures, bustes, etc. du cabinet de M. C*** 904 de cent quatre vingt dix-sept ouvrages. Les Duplain ne se donnent pas la peine de vanter la qualité de la bibliothèque d’Antoine Clapeyron, chanoine chantre de l’Ile Barbe mise en vente à partir du 1er mars 1762. Ils n’insistent que sur quelques pièces :

On y trouve une collection presque complette des Auteurs Latins imprimés chez les Elzevirs, tous bien conditionnés, & dans leur premiere reliure. Le Recueil des Estampes est sur tout recommendable par le grand nombre de celles de Seb. Le Clerc, & par le choix de leurs épreuves. Le Possesseur de ce Cabinet les avoit acquises en partie de l’un des fils de ce célebre Graveur. Outre les Livres & les Estampes, la même vente comprendra les Figures, Groupes & Bustes en bronze & en marbre, qui font partie du Cabinet dont il s’agit, & parmi lesquels il y a des morceaux d’une beauté distinguée.

Pour la première fois dans un avis du libraire des Duplain, il est fait mention du rédacteur autre que Benoît Duplain, il s’agit d’« un homme de lettres de cette ville ».

Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

La vente du Catalogue des livres de M.C.P.******** 905 [Camille Perrichon 906 ] se fait de son vivant le 10 janvier 1763. Ce notable est prévôt des marchands, chevalier de l’ordre du roi, conseiller d’Etat et membre de l’Académie des Beaux-Arts de Lyon. La dispersion de ses ouvrages en ville et à la campagne n’a pas permis aux Duplain d’arranger un catalogue. Les six cent quatre-vingt-sept ouvrages ne sont pas classés, mais listés par ordre de repérage sur les étagères très certainement.

La bibliothèque de Jean-Etienne de Meaux 907 , chevalier, seigneur de Chatillon, Marbé, Labruyère et la Douze 908 , président au Parlement des Dombes. L’annonce de la vente apparait dans les Affiches de Lyon le 18 mai 1763, sous l’intitulé « Vente de la bibliothèque de feu M. le président de Meaux, demeurant à Mâcon, composée d’environ quatre mille volumes, s’adresser à M. de Rancé de Corbery, rue de l’Arsenal qui donnera communication du catalogue ». Une deuxième vente cette fois-ci organisée par Benoît, Catalogus librorum bibliothecae DD. De Meaux [Jean-Etienne de Meaux], in Dombarum provinciae curia praesidis, etc… 909 se déroule un an plus tard, le 12 mars 1764 ; il ne reste alors que mille deux cent quatre-vingt-un volumes. Contrairement à ce que voudrait la logique, cette bibliothèque ne comprend que peu d’ouvrages de droit (14 %), mais des ouvrages d’histoire (44 %) et de littérature (22 %) « dignes de l’attention des Bibliographes avec des Livres rares & de belles Editions » 910 , « Le Président de Meaux au dire de ses contemporains était fort curieux de beaux livres et surtout de médailles antiques » 911 . Benoît profite de cette vente pour liquider « un nombre considérable de paquets in folio, in-4 & autres formats… Ils sont… d’une médiocre valeur » 912 . Trois ou quatre paquets seront vendus par séance, sans examen possible des pièces de la part de l’acheteur qui se contentera de lire les titres sur chacun des colis. Le libraire demande aux acheteurs potentiels de régler rapidement leurs achats, car lui-même doit reverser le montant de la vente aux héritiers de M. de Meaux dans le mois qui suit. Autre originalité, trois pages à la fin du catalogue comportent des articles qui ont été remis au libraire par des particuliers. On a certainement à faire ici à la liquidation d’un stock. Pierre Adamoli qui cherche toujours à compléter sa collection d’éditions lyonnaises du XVIe siècle va acquérir, à cette occasion, une édition de Ptolémée (Michel Servet, Lyon, Treschsel, 1535). L’acquisition s’est faite très facilement, « Cet exemplaire a passé dans ma bibliothèque à très bas prix, ne s’étant point trouvé de connoisseurs à cette vente… faite à Lyon par Benoît Duplain en mars 1764 qui ne l’a pas luy-même connu, se faisant néanmoins passer pour un grand docteur » 913 .

Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

Cette vente de 1765 est celle du fonds de Benoît Duplain, fonds très diversifié comme l’annonce le titre Catalogue des livres françois, latins, grecs, italiens, anglois, espagnols, &c ; qui se trouvent à Lyon 914 . Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique d’auteurs et de titres sans avis du libraire.

Autre vente, sous forme d’inventaire, qui se compose de sept cent vingt livres répertoriés selon l’ordre de vente journalier de l’Inventaire des livres de feu monsieur le Chamarier de Saint Paul [Varissan], A Lyon 915 . Jean-Claude Croppet de Varissan (baptisé le 12/2/1711) docteur en théologie, conseiller clerc à la cour des monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon. Fils de Pierre Croppet, seigneur d’Irigny, capitaine au régiment Dauphin et de Claudine David de Fontcraine 916 . Il comporte une collection complète d’ouvrages sur le commerce qui doit intéresser les négociants et qui appartenait à l’un de leurs confrères qui a dû quitter la ville. Mais également, de paquets de livres dépareillés, « vendus sous cordes », et d’autres ouvrages qui seront annoncés par Benoît au moment de la vente. La vente du 17 février 1766 fut peut-être le prétexte pour écouler des livres contrefaits ? L « ’Esprit des lois » est dans le catalogue (p. 29 du catalogue).

Employé des fermes générales pour la fourniture de sel aux cantons suisses, bibliophile, ami de Jean-Jacques Rousseau et de Mme d’Epinay, Jean-Vincent Capperonnier de Gauffecourt meurt à Lyon en 1766. Il est cité dans les Confessions et apparaît sous le nom de M. de Saint-Urbain dans les Mémoires de Louise d’Epinay 917 . La vente de l’Inventaire des livres, tableaux, estampes, etc. de feu Monsieur [Capperonnier ] de Gauffecourt, selon l’ordre journalier de la vente qui sera faite chez 918 se déroule très rapidement chez Benoît Duplain un mois après la mort du propriétaire, le 28 avril 1766. Il s’agit de cinq cent quatre-vingt-deux ouvrages auxquels s’ajoutent quelques tableaux, des estampes encadrées et d’autres produits en relation avec les arts dont il était grand amateur ainsi que des recueils de musique. La particularité vient du fait que les livres sont très bien conditionnés puisque reliés par le défunt, amateur de reliure. P. Adamoli acquiert les Réflexions sur les sentiments agréables et sur le plaisir attaché à la vertu de Louis-Jean Lévesque de Pouilly, premier livre sorti de la presse de Gauffecourt (Montbrillant, 1743) et un exemplaire des Lettres à mon fils de Madame d’Epinay (Montbrillant, 1759) non seulement imprimé mais relié par Gauffecourt lui-même 919 .

Charles Henry Alphonse Chapuis de Margnolas 920 , capitaine de cavalerie 921 , contraint de quitter Lyon, vend sa bibliothèque « bric à brac » de sept cent quarante-trois ouvrages qui se compose entre autres « d’excellents livres de Littérature et d’Histoire » 922 . Catalogue qui paraît sous le titre d’Inventaire des livres, estampes, tableaux et autres effets de M. de M.*** [Margnolass], selon l’ordre journalier de la vente qui sera faite chez…le 7 juillet 1766 923 . Benoît se livre également à l’adjudication d’estampes avec « de beaux cadres sculptés & dor[é]s », de microscopes, d’un télescope, de tableaux et de deux très belles volières garnies d’une assez grande quantité d’oiseaux. Benoît avertit les acheteurs que les oiseaux ne seront pas détaillés, les volières et ce qu’elles contiennent (greppes, canards, plongeon de mer, pluvier doré, bécasse, bécassins…) seront adjugés en un seul et même article.

Une vente exceptionnelleva clore l’activité de Benoît Duplain, il s’agit de la vente des livres doubles issus de la réunion de deux bibliothèques, celle du Collège de la Trinité ou bibliothèque des Pères Jésuites de Lyon avec celle de l’hôtel Fléchères. Une première vente en 1767, Catalogue des livres doubles produits par la réunion de la Bibliotheque Publique de Lyon, avec celle du Grand College de la même Ville et autres, dont la vente sera faite en détail et au plus offrant 924 . Une seconde en 1768, Catalogus librorum non vulgarium, ex variis bibliothecis collectorum, tum quorumdam praesertim qui ex utriusque Bibliothecae Lugdunensis conjunctione dullices supersunt. Auctio publica fiet 925 puis une troisième et dernière durant l’année 1769, Inventaire des livres doubles, produits par la réunion des deux bibliothèques publiques et autres 926 . La bibliothèque de la Trinité fondée grâce à des donations, s’enrichit au fil du temps de diverses collections de qualité. En 1577, elle intègre la « librairie » de François Gérard, grand prévôt de l’église de Bourg. Peu de temps après, de nombreux volumes de controverse et de théologie sont offerts par Henri III. En 1610, arrivée d’une importante collection de livres de François Bullioud. Louis Prost, héritier par sa mère du libraire lyonnais Guillaume de Rouville, offre en 1624, mille volumes à prendre sur le fond laissé par son arrière-grand-père. Camille de Neuville de Villeroy, archevêque de Lyon 927 , légue sa superbe bibliothèque dont une salle spéciale porte le nom. Marc Perachon 928 , par un codicille du 14 avril 1699, légue une rente annuelle de trois cents livres destinées à l’achat de livres. En 1748, l’Almanach de Lyon fait une présentation de la prestigieuse bibliothèque

‘La Bibliothèque des Jésuites du Grand College, peut passer pour une des plus belles du Royaume, par rapport à la grandeur, à la beauté & à la situation de son vaisseau : elle est aussi des plus nombreuses, puisqu’elle contient plus de 40 000 volumes, parmi lesquels il y en a de fort rares & de très-curieux-quoiqu’elle ne soit pas ouverte au Public, toutes les personnes de littérature & de quelque distinction, sur tout les Etrangers, y sont favorablement reçus, & ont communication de tous les Livres qu’ils peuvent souhaiter, aussi-bien que des Médailles & des Pièces curieuses qui composent le cabinet d’Antiques, qui est attenant la Bibliothèque.
C’est aujourd’hui le R.P. Danton qui est Bibliothécaire, & le R.P. Beraud qui a la garde du Cabinet d’Antiques.
Dans le même collège, & au dessus du Portail de l’Eglise, on a élevé un bel Observatoire, pour spéculer les Astres & faire les expériences de Mathématiques, dont les Instrumens & les Machines sont placés dans les Salles de cet observatoire.
Le R.P. Beraud en est à présent le Directeur. 929
Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

Les PP. Jésuites sont chargés de la conservation des collections, nous citerons les plus significatifs d’entre eux, les Pères Milieu, Pierre Labbé, Menestrier (qui fit de nombreux dons à la bibliothèque), de Colonia, Danton, Jouve et Tolomas, dernier bibliothécaire décédé le 21 septembre 1762. Lors de l’expulsion des Jésuites lyonnais en 1762, le Consulat rappelle son droit de propriété sur la bibliothèque qu’il confie aux Oratoriens 930 .

‘…la garde et l’usage de la bibliothèque, des médailles, machines, instruments de l’observatoire du collège étaient consentis à la condition que les livres seraient rangés, conservés et déposés en bon ordre et état sur les tablettes de la grande salle et de la salle attenante, nommée la bibliothèque de Villeroy.’

En 1765, par souci d’économie, le Consulat supprime la bibliothèque fondée par l’avocat Aubert, connue sous le nom de bibliothèque des avocats, parce qu’elle était installée dans l’ancien hôtel de Fléchères, à côté du palais de justice. Le fonds est reversé dans celui du collège de la Trinité. Le consulat profite de cette réunion pour donner le nom de « Bibliothèque de la ville » au nouveau fonds. L’empilement des fonds successifs amène les bibliothécaires à éliminer les livres en double. La lourde mission d’en dresser l’inventaire est confiée à Benoît Duplain dans les années 1760. L’abbé Duret donne des indications sur le rôle de Duplain dans les ventes de bibliothèques publiques en 1762 et 1763,

‘A Duplain 1 louis par jour pour dresser le catalogue. Refuse 931 , M. Duplain chargé de ranger la vérification demandée. 932 M. Duplain demande 6 000 pour arranger la bibliothèque. Trois clefs, une à M. l’obéancier, une à M. Charrier, l’autre au libraire. Suivra l’ordre des catalogues de Martin. Propose de mettre à part les incunables 933 . On inventorie la bibliothèque depuis trois ou quatre jours 934 . ’

L’état actuel des recherches ne permet pas de replacer ces indications dans un contexte précis. Etait-ce déjà la préparation de la vente de 1767, y eut-il une vente intermédiaire sans catalogue imprimé ? Les PP. de l’Oratoire renouvellent la nécessité d’un inventaire.

Cette nouvelle information apportée par l’abbé Duret met en évidence la place des incunables dans les catalogues. Question traitée par D. Varry en 2004 dans un article Quand l’incunable paraît : les catalogues de ventes lyonnais d’Ancien Régime 935 dans lequel il identifie le premier catalogue qui les distingue, publié en 1791 par l’imprimeur-libraire Jean-Baptiste Delamolière, Bibliothèque choisie, ou Notice de livres rares, curieux et recherchés, qui font partie d’une bibliothèque de province, appartenant à M. L. P. Si le terme « incunable » n’apparaît pas explicitement, une partie spécifique est consacrée à ce type d’ouvrages sous le titre « notice de livres imprimés dans le quinzième siècle, dont il est fait mention dans le présent catalogue ». Le catalogue rédigé par l’abbé Dominique Perrichon, se compose de six pages in-octavo, soit une centaine de numéros. 936 . Nous pouvons désormais faire remonter cette pratique aux années 1760 à l’occasion de la composition de la bibliothèque du Collège et en attribuer la paternité à Benoît Duplain.

Un catalogue manuscrit est rédigé par Benoît Duplain, le « Catalogus librorum bibliothecae publicae lugdunensis » 937 . Les livres doubles sont vendus lors de trois ventes publiques, les 16 mars 1767, 2 mai 1768 et 17 juillet 1769.

‘Chargé par MM. Les Administrateurs des Colleges & par MM. Les Magistrats de cette Ville de la réunion de la Bibliotheque publique à celle du grand College pour n’en composer qu’une à l’avenir dans la Salle de ce même College, je travaille depuis long-temps à en faire un Catalogue général par ordre des Matieres. Cette opération faite sous les yeux & de concert avec le R.P. Bibliothécaire nous met chaque jour l’un & l’autre dans le cas de séparer un grand nombre de Livres doubles qui nous deviennent inutiles, & dont la valeur peut être plus utilement employée à acheter ceux qui y manquent. C’est dans cette vue que je vais mettre en vente les Livres détaillés sur le Catalogue que je donne au Public 938 . ’

Dans le même temps, Joseph Oldebourg dit Janin de Chassagne 939 , rédige le catalogue du Cabinet d’Antiquités et de médailles du collège en 1764. Une copie du manuscrit est remise à la ville sous le titre de Concordia chronologiae annalium Sinensis Imperii. Les pièces comptables du bureau des Collèges, « Comptes présentés au bureau de la recette et de la dépense faite par Guyot, receveur des deniers et revenus des collèges » donnent précisément l’état des transactions. Benoît Duplain a perçu la somme de quatorze mille quatre-vingt-dix-sept livres vingt-deux pour réaliser cette opération entre 1764 et 1769. A ce fonds seront ajoutés les ouvrages d’un Cabinet d’un Particulier qui devait quitté la ville 940 . De même qu’une partie des livres de M. d’Attignat, Trésorier de France. Trois ventes matérialisées par trois catalogues sont nécessaires pour écouler ces ouvrages, deux catalogues sont classés selon la classification méthodique 941 et le troisième par lot 942 .

‘Quelques particuliers de cette Ville nous ont invité d’y joindre plusieurs Cabinets dont ils vouloient se défaire, & ce sont ces différents intérêts qui nous ont empêchés de suivre l’ordre ordinaire que nous étions en usage de mettre dans toutes nos Ventes & dans nos Catalogues. Ce n’en est donc point un catalogue, mais seulement un Inventaire qui ne consiste qu’en treize Numéro 943 . ’

Benoît Duplain est assisté par François de Los Rios pour réaliser ce travail colossal, nous apprend Dominique Bougé Grandon..

‘Et [il, François de Los Rios] a même en différent tems fait des ouvrages pour le commerce de ceux chez qui il demeuroit et par conséquent c’est à tort qu’on luy impute une incapacité, puisqu’au contraire les différents ouvrages qu’il a fait en cette ville et notament pendant quatorze mois à la bibliothèque publique on fait connoître toute la capactié qu’on luy conteste aujourd’huy 944 .’

Los Rios apprend le métier avec des maîtres en la matière. Il achète pour lui même des doubles qu’il revend pour se constituer un petit pécule 945 .

‘On sera peut-être surpris de voir, par la lecture de ce précis de bibliographie, qu’il me soit tombé sous la main et en si peu de temps, un aussi grand nombre de livres rares et singuliers, qu’on trouveroit à peine dans les bibliothèques les plus riches et les mieux choisies du royaume. Mais si l’on fit attention que la majeure partie des articles qui doivent réellement porter le caractère de livres rares, sortent de la bibliothèque des jésuites de Lyon, dont je fis l’acquisition en l’année 1768, que la plupart de ces religieux étant des hommes savants... 946

La vente en détail, au dernier enchérisseur commençe le lundi 16 mars 1767 à trois heures pour se poursuivre les jours suivants, toujours dans l’appartement de la rue Mercière. La deuxième vente a lieu le 2 mai et la troisième le 17 juillet. Au total, on dénombre cinq mille cent trente-six ouvrages mis en vente, Benoît lui-même s’étonne de ce chiffre « j’ose même avancer qu’il est peu de Ventes de cet espece en Province où il s’en trouve un si grand nombre » 947 . Plus tard en 1773, le Consulat blâme les PP. de l’Oratoire pour avoir fait ces ventes sans autorisation. Les trois derniers bibliothécaires furent les Pères Marcou-Lety, J. Gaudin et Lazare Roubiés. Fermée et mise sous scellés au début de la Révolution, cette bibliothèque eut à subir le bombardement des assiégeants. La voûte de la grande salle fut démolie par les bombes et de nombreux livres furent ensevelis sous les décombres.

Après la mort de Pierre Duplain le 3 septembre 1768, deux ventes vont clore définitivement l’activité de Benoît. Une vente du fonds présentée sous le titre de Cabinet de lives choisis à vendre 948 classée par ordre de vente de huit cent vingt-sept ouvrages et la dernière du 22 janvier 1770, Cabinet d’un particulier qui se retire à la campagne 949 signalé dans les Affiches de Lyon du 29/11/1769, qui ne fait pas l’objet d’un catalogue imprimé.

Pages de titre de quatre catalogues de vente
Pages de titre de quatre catalogues de vente

La relève semble assurée par Pierre-Jacques fils de Pierre, le 5 décembre 1771 avec le Catalogue des livres de la bibliothèque de M. le Comte de F*** 950 .M. de Faultrière 951 952 , chevalier, seigneur de Corcheval et Mauregard 953 . Il est successivement exempt des gardes du corps du roi, capitaine de cavalerie au régiment de Montreuil, lieutenant du roi dans la province de Charollais, maître de camp de cavalerie, chevalier de Saint Louis 954 . Pierre-Jacques reste modeste pour sa première expérience, « Je n’ai point prétendu, en en dressant le Catalogue, à un air scientifique qui ne va à personne, & moins encore à un jeune homme » 955 . Il s’agit d’une petite vente de cinq cent quatre-vingts livres. A la fin de chaque séance, des estampes des meilleurs maîtres anciens et modernes tels que Callot, Labelle, Le Clerc, Drevet, Audran, Edelinck, Balechou, seront vendues. Elle met un point final à trente années d’antiquariat.

Comme nous venons de la voir à travers ces différentes bibliothèques, les livres conservés chez les lyonnais forment des bibliothèques « robines », encyclopédiques, utiles et sérieuses qui permettent aux collectionneurs d’afficher leur position sociale dans la ville. Pour d’autres, le cabinet choisi convient mieux à leurs aspirations et recueille des ouvrages en petit nombre, ayant pour point commun un certain raffinement. Le cabinet de curiosité ou de rareté qui rassemble des manuscrits, des peintures, des pièces de musique, des herbiers, des planches d’histoire naturelle, des globes terrestres et célestes ou des volières, est particulièrement prisé par les collectionneurs.

Ils sont en grande majorité des académiciens, Jean-Baptiste Basset, Charles-François de Chateauneuf, Camille Perrichon, Jean-Jérome Pestalozzi, Lambert Rouvière. Les frères Duplain, libraires de l’Académie entre 1759 et 1768 ont certainement profité de ce réseau relationnel pour vendre les bibliothèques des membres défunts. Un nombre conséquent d’entre eux a joué un rôle dans la Cour des Monnaies, Cholier de Cibeins et Jean-Baptiste Basset comme présidents, Pierre Sève de Fléchères en fut membre et Gabriel Glatigny avocat. Les chamariers de Saint Paul, Jean-Claude Croppet de Varissan, Dominique Perichon. A la marge de ces personnages importants qui ont leur place dans la cité, nous avons M. de F*, négociant, mais commerçant érudit possesseur d’un « petit trésor littéraire », déclare Benoît Duplain. Jean-Etienne de Meaux dont la bibliothèque est vendue en seconde main par Duplain. Certains d’entre eux ont écrit et publiés leur œuvres chez Duplain ou Bruyset. Les Œuvres posthumes de Gabriel de Glatigny paraissent chez Duplain en 1757 et l’ Avis de précaution contre la maladie contagieuse de Marseille, qui contient une idée complette de la peste, avec des moyens préservatifs et curatifs par M. Pestalozzi chez Bruyset en 1721. Pestalozzi publie, sans lieu ni date, « Jonas dans la baleine, dissertation critique, 25 mars 1719 », ce discours lu à l’Académie en 1719 fut si applaudie « qu’on l’engage à la donner au Public » 956 . C’est lui également qui prononcera l’éloge funèbre de Charles-François de Chateauneuf de Rochebonne dans une séance publique de l’Académie de Lyon 957 . Quant à Capperonnier de Gauffecourt il publie sous presse privée en 1763 un petit livre très rare tiré à vingt-cinq exemplaires, le Traité de la reliure des livres. Plus tard, Jean-Marie Bruyset offrira à Pierre Adamoli l’exemplaire que l’auteur lui avait dédicacé 958 . L’Armorial des bibliophiles relate l’arrivée à Lyon d’Antoine Desfours de Grange-Blanche venu de Clermont-Lodève établir un commerce de draperie, qui devient écuyer, conseiller secrétaire du roi. Il s’installe à l’angle des rues Dubois et des Trois-Carreaux. A sa mort, il lègue à son fils Blaise « plus de fortune que de littérature ». Celui-ci devenu seigneur de Grange-Blanche et propriétaire de l’hôtel de la Valette, place Bellecour, il forme un cabinet de livres soit pour sacrifier à la mode du jour, soit plutôt pour garni les rayons de son nouvel hôtel vidés par le transport au château de Thorigny, près de Sens, de la célèbre bibliothèque du marquis de Maubec 959 . La majorité de son fonds fut acquise en 1755, neuf cent quatre-vingt-onze livres provenant de la vente de la bibliothèque de Glatigny mentionnée ci-dessus et en 1756, trois cent cinq livres achetés aux Duplain 960 .

Quelles sortes de livres collectionnent-ils ? Se côtoient des bibliothèques modestes et des bibliothèques de qualité. Nous avons dressé un tableau qui recense les ouvrages de quinze ventes rangées selon la classification de Brunet. Comme l’exprime François Furet, nous pouvons dire que de manière générale, les collectionneurs lyonnais suivent l’évolution qui, au fil du XVIIIe siècle, les amène vers les sciences et les lettres profanes au détriment de la théologie et de l’histoire sacrée 961 . Les belles-lettres et l’histoire restent des valeurs stables, avec cependant une désaffection pour les auteurs classiques. Dans les ventes des Duplain, l’histoire représente 39 % des ventes, les belles-lettres, 22 %, les arts 18 %, la théologie 12 % et la jurisprudence 9 %.

Graphique : production par catégories à travers les ventes des Duplain : 1741 - 1771
Graphique : production par catégories à travers les ventes des Duplain : 1741 - 1771

Il faut noter une stabilité dans la présence des ouvrages théologiques alors qu’il n’y a que deux ecclésiastiques parmi les quinze possesseurs, est-ce propre à Lyon ? Des bibliothèques de qualité sont bien décrites dans l’Avis des libraires :

‘« Des livres rares, une collection peu commune d’historiens généraux et particuliers » 962 , « Une Collection nombreuse et singulière des traités d’histoire naturelle et de médecine » 963 , « Peu de personnes ignorent que le célébre Médecin dont nous parlons, a laissé à ses héritiers un Cabinet de Naturalités, qui mériteroit, à juste titre, une place distinguée parmi les différentes Collections des Souverains de l’Europe. L’intention de ceux qui le possèdent aujourd’hui, n’étant point de le diviser, ils l’offrent en son entier aux Curieux de la Nature, & promettent de leur côté toutes les facilités requises….Voilà la Description abrégée de ce riche Cabinet, qui n’a point d’égal en Europe dans le genre des Pétrifications. M. Pestalozzi a eu un soin particulier d’en composer l’histoire, qu’il vouloit donner au Public en deux Volumes in-quarto : mais la Mort l’ayant prévenu, on délivrera son Manuscrit à ceux qui feront l’acquisition de son Cabinet » 964 . « Les théologiens, les Jurisconsultes, les Médecins & les Mathématiciens mêmes trouveront dans ce Cabinet de quoi se satisfaire. Les parties des belles-lettres & de l’Histoire y sont assez curieuses : en un mot, nous n’avons rien négligé pour rendre ce petit Catalogue intéressant pour tous les genres de littérature » 965 , « Les livres vendus, nous proposerons au plus offrant des portraits d’hommes célèbres gravés par d’habiles Maîtres, avec les petites Batailles d’Alexandre, le tout orné de cadres dorés de fort bon goût » 966

Des bibliothèques plus modestes

‘On ne doit pas s’attendre de trouver dans le Catalogue que nous donnons au public, une Bibliothèque suivie, mais un choix de livres sur différentes Matières, tous assès bons par eux-même & par leurs Editions, pour mériter d’entrer dans la Collection que sont les Personnes qui ne veulent que s’instruire & s’amuser 967 .’

Quelle que soit la nature des ouvrages, le public est présent dans les ventes et se réjouit de ce qu’il y trouve, qu’il soit profane ou bibliophile

‘L’Empressement que les Gens de Lettres nous ont témoigné pour acquerir les Livres des différens Cabinets que nous avons mis en vente les années précédentes, joint aux reproches que nous recevons chaque jour de quelques personnes, qui, pour cause d’absence & autres sujets, n’ont pu profiter de la diminution considérable que nous y avions faite aux prix ordinaires de nos Magasins, nous engagent à leur présenter encore aujourd’hui un nouveau Catalogue de Livres choisis, que nous sommes en état de fournir 968 . ’
Graphique : publications des Duplain par thèmes
Graphique : publications des Duplain par thèmes

Les 15 ventes répertoriées dans ce tableau correspondent à celles qui étaient rangées selon la classification de Brunet, les suppléments n’ont pas été pris en compte, de même que les ventes de livres double.

Notes
835.

Poidebard William, Correspondance littéraire et anecdotique entre M. de St Fons et le Président Dugas, Lyon, 1900, vol. 2, p. 304. « On compte que le prix passera 100 000 F et pourrait aller à 400 000 écus. C’est celle de M. Le Comte d’Hoym, seigneur saxon qui mourut à Dresde, il n’y a pas bien longtemps d’une manière tragique. Il avait été le favori du feu roi de Pologne et son ambassadeur à la Cour de France. C’est pendant son ambassade qu’il avait acquis cette magnifique bibliothèque. Son attachement à la France le rendit suspect au roi de Pologne d’aujourd’hui, fils du défunt ».

836.

Etude qui porte sur 1 032 catalogues de la BnF au XVIIIe siècle - Marion Michel, « Collectionneurs et collections de livres à Paris au XVIIIe siècle » inLes Ventes de livres et leurs catalogues : XVIIe - XXe siècle, réunis par Annie Charon, Elisabeth Parinet, Paris, Ecole des Chartes, 2000, p. 129

837.

Annexe 5, vol. 2, p. 93

838.

Bibliotheca Rocheboniana, ou Catalogue de la bibliothèque de feu Monseigneur Charles François de Chateauneuf de Rochebonne, Archevêque & Comte de Lyon, Pair de France, dont la vente publique se fera à Lyon le 6 avril 1740, BML 371 373 (4) – 354 662 et 371 371 t. 6

839.

Bibliotheca Rocheboniana, ou Catalogue de la bibliothèque de feu Monseigneur Charles François de Chateauneuf de Rochebonne, Archevêque & Comte de Lyon, Pair de France, dont la vente publique se fera à Lyon le 26 avril 1740, BML 371 371 t. 4 et 809 635

840.

Mention manuscrite sur l’exemplaire 809 635, Bibliotheca Rocheboniana, ou Catalogue de la bibliothèque de feu Monseigneur Charles François de Chateauneuf de Rochebonne, Archevêque & Comte de Lyon, Pair de France, dont la vente publique se fera à Lyon le 6 avril 1740, BML 809 635.

841.

BML, fonds ancien, ms 235

842.

Son portrait a été gravé par Robert Menje Pariset. In Audin Marius, Vial Eugène, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art de la France : Lyonnais, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1918, vol. 2, p. 86

843.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon, éditions René Georges, 1998, vol. 1, p. 114

844.

Gutton Jean-Pierre, Les Lyonnais dans l’histoire, Toulouse, Privat, 1985, p. 211

845.

Péricaud Antoine, « Notice sur Ch. F. de Chateauneuf-de-Rochebonne, archevêque de Lyon : 1734 à 1740 », in Variétés historiques, biographiques et littéraires, tome 2, p. 1

846.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon, éditions René Georges, 1998, vol. 1, p. 116

847.

Ibid, p. 116

848.

Annexe 5, vol. 2, p. 95

849.

BML, fonds ancien, 809 772

850.

Sordet Yann, Pierre Adamoli et ses collections : l’amour des livres au siècle des Lumières, Paris, Ecole des Chartes, 2001, p. 175

851.

Ibid, p. 176

852.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon, éditions René Georges, 1998, vol. 1, p. 419

853.

Ibid, p. 419

854.

Annexe 5, vol. 2, p. 97

855.

Annexe 5, vol. 2, p. 99

856.

Pierre et Benoît frères, Catalogue du cabinet de livres de M.D.F***, Lyon, 1745

857.

Annexe 5, vol. 2, p. 101

858.

Annexe 5, vol. 2, p. 103

859.

Sordet Yann, Pierre Adamoli et ses collections : l’amour des livres au siècle des Lumières, Op. Cit., p. 181

860.

Avis des libraires - Catalogue des livres de feu Mr. Basset [Jean-Baptiste Basset], Président en la Cour des Monnoyes, etc, 1752

861.

Né en 1747

862.

Né le 8/12/1749

863.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Op. Cit., vol. 1, pp. 34-35

864.

Avis des libraires - Catalogue des livres de feu Mr. Basset [Jean-Baptiste Basset], Président en la Cour des Monnoyes, etc, 1752

865.

Annexe 5, vol. 2, p. 105

866.

Ibid

867.

Bléchet Françoise, Les Ventes publiques de livres en France, 1630-1750 : répertoire des catalogues conservés à la Bibliothèque nationale, Oxford, Voltaire Foundation, 1991, p. 20

868.

Ibid, p. 25

869.

Annexe 5, vol. 2, p. 109

870.

Fiche biographique, vol. 2, p. 111

871.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, Op. Cit., pp. 269-270

872.

Avis des libraires - Catalogus librorum D.D. Gabrielis de Glatigny, Regi à Consiliis in Supremâ Monetarum, Senescalli & Praesidialis Curiâ Lugdunensis Provinciae, Regiarum Causarum Actoris (Vente à Lyon, couvent des Antonins, 8 mars-6 avril 1756), Lugduni, Apud Fratres Duplain, viâ Mercatoriâ, 1755

873.

Note manuscrite - Catalogus librorum D.D. Gabrielis de Glatigny, Regi à Consiliis in Supremâ Monetarum, Senescalli & Praesidialis Curiâ Lugdunensis Provinciae, Regiarum Causarum Actoris (Vente à Lyon, couvent des Antonins, 8 mars-6 avril 1756), Lugduni, Apud Fratres Duplain, viâ Mercatoriâ, 1755

874.

Annexe 5, vol. 2, p. 113

875.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., p. 257

876.

Pernetti, Jacques, Recherches pour servir à l’histoire de Lyon, ou les lyonnais dignes de mémoire, Lyon, Frères Duplain, 1757

877.

Annexe 5, vol. 2, p. 115

878.

Avis des libraires - Catalogue des livres de feu M. François Hugues Vercheres de Reffie, Avocat au Parlement de Bourgogne, Juge de la Ville et Prieurré de Marcigny en Briennois Et de Monsieur de *** (Vente à Lyon, couvent des Antonins, 1er-29 mars 1757), Lyon, chez les Freres Duplain, Libraires, rue Merciere,1757

879.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, Op. Cit., pp. 682-683

880.

Lettre de Benoît Duplain à Jean-François Séguier, 11/5/1757 – BM de Nîmes, ms 311, fol. 95

881.

Annexe 5, vol. 2, p. 117

882.

Son portrait a été gravé par Claude Seraucourt d’après Grandon. In Audin Marius, Vial Eugène, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art de la France : Lyonnais, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1918, vol. 2, p. 210

883.

Avis des libraires - Catalogue des livres de feu Monsieur Cholier de Cibeins, Président en la Cour des Monnoies, &c… (et autres. Vente à Lyon, couvent des Antonins, 10-27 avril 1758), A Lyon, Chez les Frères Duplain, Rue Merciere, 1758

884.

né le 10/11/1644

885.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., p. 122

886.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 123

887.

Annexe 5, vol. 2, p. 119

888.

Avis des libraires - Catalogue des livres de M. Du F*** négociant… (Vente à Lyon, couvent des Antonins, 30 avril-12 mai 1759), A Lyon, Chez les freres Duplain, Rue Merciere, 1759

889.

Annexe 5, vol. 2, p. 121

890.

Avis des libraires - Catalogus librorum D. Andreae P. (Perrichon, Vente à Lyon, couvent des Antonins, 25 février-2O mars 176O). Lugduni, Apud Fratres Duplain, Bibliopolas in Vico Mercatorio, 1759

891.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon, éditions René Georges, 1998, vol. 1, pp. 495-496

892.

« On continue de vendre les livres de feu M. André P*** », Affiches de Lyon, 12/3/1760

893.

Catalogue A 493 795, p. 127, n° 1536 - BML

894.

Catalogue A 493 795, p. 109, n° 1323 - BML

895.

Catalogue A 493 795, p. 126, n° 1521 - BML

896.

Il publie son catalogue de vente, Bibliothèque choisie, ou notice de livres rares, curieux et recherchés qui font partie d’une bibliothèque de province appartenant à M.L.P.A. Lyon chez J.-B. Delamollière, rue Saint Dominique, 1791, in-8, 306 p., 1406 numéros.

897.

Annexe 5, vol. 2, p. 123

898.

« Annonce de la vente », Affiches de Lyon, 12/3/1760

899.

Annexe 5, vol. 2, p. 125

900.

« Annonce de la vente », Affiches de Lyon, 23/4/1760

901.

Annexe 5, vol. 2, p. 127

902.

Avis des libraires - Catalogue d’une bibliothèque à vendre… (Vente à Lyon, couvent des Antonins, 31 mars-27 avril 1761) , A Lyon, Chez les Freres Duplain, Libraires, rue Merciere,1761

903.

Catalogue A 493 797, page de titre - BML

904.

Annexe 5, vol. 2, p. 129

905.

Annexe 5, vol. 2, p. 133

906.

Son portrait a été gravé par Claude Seraucourt. In Audin Marius, Vial Eugène, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art de la France : Lyonnais, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1918, vol. 2, p. 210

907.

né le 21/5/1703

908.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, Op. Cit., vol. 1, pp. 393-394

909.

Annexe 5, vol. 2, p. 135

910.

Avis des libraires - Catalogus librorum bibliothecae DD. De Meaux, in Dombarum provinciae curia praesidis, &c, &c… (et autres Ventes à Lyon, couvent des Antonins, 12-3O mars 1764), Lugduni, Suptibus Benedicti Duplain, Bibliopolae, in Via Mercatoria, sub signo Aquilae, 1763

911.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 394

912.

Avis des libraires - Catalogus librorum bibliothecae DD. De Meaux, in Dombarum provinciae curia praesidis, &c, &c… (et autres Ventes à Lyon, couvent des Antonins, 12-3O mars 1764), Lugduni, Suptibus Benedicti Duplain, Bibliopolae, in Via Mercatoria, sub signo Aquilae, 1763

913.

Manuscrit PA 298 (7), fol. 4v-5 - BML

914.

Annexe 5, vol. 2, p. 137

915.

Annexe 5, vol. 2, p. 139

916.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 71

917.

Sordet Yann, Pierre Adamoli et ses collections : l’amour des livres au siècle des Lumières, Paris, Ecole des Chartes, 2001, p. 183

918.

Annexe 5, vol. 2, p. 141

919.

Sordet Yann, Op. Cit., p. 183

920.

né en 1715

921.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 509

922.

Avis du libraire - Inventaire des livres, estampes, tableaux et autres effets de M. de M*** [Magnolas] selon l’ordre journalier. (7-17 juillet) de la vente qui sera faite (au couvent des Antonins) chez Benoît Duplain, Libraire, rue Merciere, à l’Aigle, A Lyon, (B. Duplain), 1766

923.

Annexe 5, vol. 2, p. 143

924.

Annexe 5, vol. 2, p. 145

925.

Annexe 5, vol. 2, p. 149

926.

Annexe 5, vol. 2, p. 153

927.

Par son testament du 31 décembre 1690

928.

Alias Perrachon

929.

Almanach de Lyon, 1742, p 180

930.

Bougé-Grandon, Dominique. « La carrière d’un libraire étranger à Lyon : François de Los Rios, 1727 –1820 », Bulletin du bibliophile, n° 1, Paris 2001, p. 94

931.

Cahiers de l’abbé Duret, feuille 2/7, février 1762, p. 50 (de la transcription)

932.

Ibid, feuille 4/5, décembre 1762, p. 80 (de la transcription)

933.

Ibid, feuille F 6/22, août 1763 p. 30 (de la transcription)

934.

Ibid, feuille F 6/12, 1763 p. 21 (de la transcription)

935.

Varry Dominique, « Quand l’incunable paraît : les catalogues de ventes lyonnais d’Ancien Régime », Revue française d’histoire du livre, n° 118-121, 2004, p. 397

936.

Ibid, p. 398

937.

BML, ms 1460-1462

938.

Avis du libraire - Catalogue des livres de M. le P. de C**. Et de feu M. l’abbé de T***, 1755.

939.

Joseph Oldebourg (1715-1794), architecte, religieux augustin, bibliothécaire et vicaire provincial de son ordre. La bibliothèque de Nîmes conserve plusieurs lettres de lui adressées au Président Séguier à Nîmes concernant les antiquités de Lyon - Audin Marius, Vial Eugène, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art de la France : Lyonnais, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1918, vol. 1, p. 451

940.

Avis du libraire - Catalogue des livres de M. le P. de C**. Et de feu M. l’abbé de T***, 1755.

941.

Avis du libraire - Catalogue des livres de M. le P. de C**. Et de feu M. l’abbé de T***, 1755 ; Catalogus librorum non vulgarium, ex variis bibliothecis collectorum, tum quorumdam praesertim qui ex utriusque Bibliothecae Lugdunensis conjunctione dullices supersunt. Auctio publica fiet, 1768.

942.

Avis du libraire - Inventaire des livres doubles, produits par la réunion des deux bibliotheques publiques et autres, 1769.

943.

Avis du libraire - Inventaire des livres doubles, produits par la réunion des deux bibliotheques publiques et autres, 1769.

944.

Dossier de l’insallation de Los Rios - AmL, HH 103

945.

Bougé-Grandon, Dominique. « La carrière d’un libraire étranger à lyon : François de Los Rios, 1727 –1820 », Bulletin du bibliophile, n° 1, Paris 2001, p. 89

946.

Los Rios François de, Bibliographie instructive, ou Notice de quelques livres rares, singuliers et difficiles à trouver, avec des notes historiques, Avignon et Lyon, l’auteur, 1777

947.

Avis du libraire - Catalogue des livres de M. le P. de C**. Et de feu M. l’abbé de T***, 1755.

948.

Annexe 5, vol. 2, p. 155

949.

Annexe 5, vol. 2, p. 157

950.

Annexe 5, vol. 2, p. 159

951.

« M. Pierre J Duplain, l’aîné, Libraire, rue de la Monnoie, donne avis au Public, qu’il commencera la vente de la Bibliothèque de feu M. le comte de Faultrière, demain Jeudi 5 du présent moi… », Journal de Lyon, 4/12/1771

952.

baptisé le 30/11/1698

953.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 217

954.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 217

955.

Avis du libraire - Catalogue des livres de la bibliothèque de M. le Comte de F***. Dont la Vente… commencera le 5 Décembre prochain (-18 déc. 1771), A Lyon, Chez Pierre J. Duplain aîné, Libraire, rue de la Monnoie, 1771

956.

Pernetti, Jacques, Recherches pour servir à l’histoire de Lyon, ou les lyonnais dignes de mémoire, Lyon, Frères Duplain, 1757

957.

Pericaud Antoine, Notice sur Ch. F. de Chateauneuf-de-Rochebonne, archevêque de Lyon : 1734 à 1740, in Variétés historiques, biographiques et littéraires, tome 2, p. 1

958.

Sordet Yann, Op. Cit., p. 175

959.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 178

960.

Poidebard, W., Baudrier, J. Galle, L., Op. Cit., vol. 1, p. 178

961.

Furet François, « La Librairie du royaume de France au XVIIIe  », in Livre et société dans la France du XVIIIe , Paris, La Hay, 1965

962.

Avis du libraire - Bibliotheca S****** sive catalogus librorum bibliothecae illustrissimi viri D.P.D.S*** Digestus et descriptus à B. Duplain, Juniore, Bibliopola Lugdunensi, 1741.

963.

Avis du libraire - Catalogus librorum bibliothecae domini Joannis-Hieronuymi Pestalozzi, medici Lugdunensis celeberrimi, 1743.

964.

Avis du libraire - Catalogus librorum bibliothecae domini Joannis-Hieronuymi Pestalozzi, medici Lugdunensis celeberrimi, 1743.

965.

Avis du libraire - Catalogue d’un cabinet de livres choisis, 1747.

966.

Avis du libraire - Catalogue des livres de feu Mr. Basset, Président en la Cour des Monnoyes, etc, 1753

967.

Avis du libraire - Catalogue du cabinet de livres de M.D.F***, 1745

968.

Avis du libraire - Cabinet de livres choisis et bien conditionnés, 1748