Le Courrier extraordinaire ou le premier arrivé : 7 mars 1790 au 27 juillet 1791

Comme nous l’avons cité précédemment, la Société Littéraire compte dans ses murs, un journal imaginé par Rivaud qui paraît sous le titre de Postillon extraordinaire ou le premier arrivé. Joseph s’intéresse à ce journal non pas pour son contenu éditorial mais pour la manière originale et novatrice de sa diffusion. Flairant la « bonne affaire », il propose une association à Rivaud, il reprend la feuille à son compte, l’associe avec lui comme Rédacteur et l’indemnise pour une somme de trois livres par jour 1188 . Le 3 mars la feuille prend alors le titre de Courrier extraordinaire ou le premier arrivé . Une étude de ce journal a été réalisée en 1959 par Jean-Paul Bertaud, intitulée L’Ami du Roi de Royou, l’Ami du Roi de Montjoye, le Courrier extraordinaire de Duplain. Il s’agissait d’un diplôme universitaire de la Sorbonne, nous avons contacté l’auteur qui n’a plus aucune trace de celle-ci, cependant quelques éléments ont été repris dans le volume 1 de l’Histoire générale de la presse française.

Page de titre du
Page de titre du Courrier extraordinaire ou le premier arrivé par M. Duplain

Le prospectus paraît début mars, l’exemplaire de la Bibliothèque nationale de France, porte une mention manuscrite « de Hongnat et Duplain ». Il s’agit d’un quotidien qui rend compte des débats et des décrets de l’assemblée nationale, qui donne les nouvelles politiques et annonce les ouvrages nouveaux. Comme pour les Lettres, l’abonné reçoit gratuitement tous les trois mois :

‘Deux portraits de tous les ministres, de tous les gens en place, de toutes les femmes qui se sont rendues célèbres depuis le règne de Louis XV jusqu’à présent… ce qui formera une collection de huit portraits par an 1189 . Ces portraits qui seront les mêmes que ceux de l’intéressante collection des lettres au Comte de B***. Les premiers qui en sortiront sont ceux de Mme de Polignac, de MM de Brienne, de Breteüil et de Calonne 1190 .’

Il en coûte trente-six livres par an à l’abonné, payable en quatre fois tous les trimestres. Il s’agit en réalité d’un journal quasiment identique sur le fonds aux Lettres au Comte de B***, l’originalité sera de livrer les exemplaires en un temps record par rapport à celui de la poste en place. Dès juin 1790, Duplain propose ses services pour « les personnes qui auront quelques objets à faire annoncer, comme Appartemens, Maisons, chevaux, Carrosses à louer ou à vendre, Domestiques à placer & » 1191 . Chaque annonce en coûtera quatre livres pour une à quatre lignes. En réalité, le champ des annonces s’est étendu aux annonces matrimoniales, le 23 juin :

‘Une jeune fille, belle comme Hébé, vertueuse comme Lucrèce, demande un mari. Elle a 1 000 louis de dote, elle veut un négociant établi à Paris, de bonnes moeurs, et d’une famille irréprochable 1192 .’
Notes
1188.

Engerand, Fernand, Ange Pitou, agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846), Paris, Ernest Leroux, 1899, p. 21

1189.

Fribourg André, « le club des Jacobins en 1790 d’après de nouveaux documents », Révolution Française, Vol. LVIII, 1910, p. 81

1190.

Courrier extraordinaire ou le premier arrivé, 2 avril 1790

1191.

Courrier extraordinaire ou le premier arrivé, 15 juin 1790

1192.

Courrier extraordinaire ou le premier arrivé, 23 juin 1790