Les péripéties d’une création

Le numéro un du Courrier extraordinaire paraît le mercredi 3 mars 1790 avec la Une :

‘Discussion sur la traite des Nègres et sur les troubles des Colonies. – Arrêté pris par l’Assemblée provinciale du nord e S. Domingue, fondant la légalité de sa formation sur la liberté qu’ont tous les Peuples de s’assembler, quand ses maux, ses affaires ou ses besoins l’exigent, qui casse l’Arrêt du Conseil Supérieur qui avoit annullé ses délibérations, déclare les Magistrats criminels de Lèze-Nation.. Décret sur toutes les questions relatives aux Colonies. Mort de l’Empereur ; détails sur cette mort 1193 .’

Le Courrier prend sa vitesse de croisière lorsque, coup de théâtre, paraît parallèlement, le Postillon extraordinaire lancé par Hongnat, de l’Imprimerie de la Société littéraire, rue de la Harpe, vis-à-vis de la rue Saint Severin, n° 187. Le numéro du 23 juillet 1790 annonce :

‘Mercredi prochain 28 juillet et tous les jours suivans, sans interruption, ils enverront leur journal par un Courrier extraordinaire en cabriolet et en poste, à Lille par Beauvais, Amiens, Arras… Les personnes qui voudront prendre deux places dans ce cabriolet… seront satisfaits de la propreté du cabriolet, de sa douceur, et du prix 1194 . ’

Nous voilà face à deux titres identiques produits par la Société littéraire, l’un Hôtel de Tours, l’autre rue de la Harpe, signés tantôt Hongnat, Rivaud ou encore Marcel. Face à cet imbroglio, nous avons dû faire entrer en scène Ange Pitou. Cet homme vient d’être engagé comme rédacteur au Courrier extraordinaire, il est l’heure de le présenter.

Notes
1193.

Courrier extraordinaire ou le premier arrivé, 3 Mars 1789

1194.

Postillon extraordinaire, ou le premier arrivé , 23 juillet 1790