Pierre-Jacques, se dit ancien juré au procès de la Reine ?

Depuis le deux août, la reine est incarcérée à la Conciergerie, elle est âgée de trente-sept ans. Marie-Antoinette devenue le symbole de la « dispendieuse frivolité de la vie de la cour, à laquelle est attachée une réputation scandaleuse (on lui prête des amours avec Fersen, un colonel du royal-Suédois).

Photographie : La Conciergerie
Photographie : La Conciergerie

Cette reine qui prend de une ascendance politique sur son mari, est accusée de ne « point penser français », pour le peuple elle devient « l’Autrichienne » 1450 . Fouquier, qui s’inquiète des reproches adressés au tribunal pour sa lenteur et ses ménagements, prend l’initiative du procès de Marie-Antoinette. Les pièces sont réunies dans un dossier, les trouvant dérisoires il est décidé d’en fabriquer une qui éclatera comme un coup de théâtre le moment venu. Hébert, le savetier Simon. Pache, maire de Paris, le conventionnel David, abusent de l’innocence du dauphin pour lui arracher une déposition infamante envers sa mère. On lui reproche des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères ennemies de la République et d’avoir conspiré pour allumer une guerre civile au sein du pays. Le procès est rapide, Fouquier mène les débats, les défenseurs de la reine sont Tronson-Ducoudray et Chauveau-Largarde. Les jurés furent le menuisier Trinchard, le chirurgien Souberbielle, le cafetier Chrétien, le perruquier Ganney, l’imprimeur Nicola, le sabotier Desboisseaux, le chapelier Baron, Fiévé, le luthier Renaudin, l’ancien député Antonelle, le musicien Lumière et l’ex-procureur Thoumin 1451 . Nous sommes surpris de voir Pierre-Jacques absent de cette liste. Ange Pitou témoigne de sa présence, « Duplain mettant au nombre de ces emplois dont il se glorifie celui d’avoir été l’un des juges de l’infortunée Antoinette… » 1452 , Pierre-Jacques lui-même revendique sa participation. Nous n’avons pas trouvé la preuve de sa présence au procès. Pendant tout le procès, le public qui veut voir la fin ne quitte pas la salle et les couloirs. Après avoir délibéré, les jurés rentrent dans la salle à quatre heures et demie du matin, le verdict tombe : la mort.

Gravure : Exécution de Marie-Antoinette - gravure populaire

Le même jour, elle est emmenée à la guillotine à midi après avoir refusé de se confesser au prêtre constitutionnel qu’on lui avait donné. Les derniers mots de la reine seront « Adieu mes enfants, je vais rejoindre votre père ». Elle laisse un « Adieu » manuscrit dans son livre de prière.

Photographie : Adieu de Marie-Antoinette à ses enfants, inscrit sur son livre de prière

Bibliothèque de Châlons-sur-Marne

De l’équipe des massacres de Septembre, il ne reste que Pierre-Jacques Duplain et Jourdeuil comme jurés. Parallèlement à ses activités politiques, il soutient toujours en secret, son cousin Josephde Sainte-Albine, ce qui amène de la méfiance de la part de Robespierre. Il est arrêté le 31 août 1794 pour l’avoir aidé.

Notes
1450.

Vovelle Michel, La Chute de la monarchie : 1787-1792, Paris, éditions du Seuil, 1999, pp. 96-97

1451.

Jacotey Marie-Louise, Op. Cit., p. 70

1452.

Affaire des patriotes, Rapport de la préfecture de police à son excellence du 27/6/1816 – Arch. Police AA 333, pièce 196