3.3.2 – L’Imprimeur Révolutionnaire
S’il est imprimeur du département de Paris et de l’assemblée électorale (fin 1792 – fév. 1793), il est surtout celui de la presse d’extrême gauche, celui de Robespierre et de Camille Desmoulins. Nous retrouvons physiquement la preuve de la participation de Pierre-Jacques Duplain pour l’impression des divers journaux, mais nous n’avons aucun texte qui commente ou décrit cette participation. Il ne semble avoir joué qu’un rôle de technicien, l’Histoire générale de la presse française ne fait aucune mention de lui. Il imprime de manière épisodique quatre publications très connues :
- Le Défenseur de la Constitution, par Maximilien Robespierre, député à l’assemblée constituante, ouvrage périodique proposé par souscription, (17/5/1792 (n° 1) au 20 août1792 (n° 12). Cette revue ne contient ni nouvelles, ni débats de l’Assemblée nationale, ni relations des événements, ni variétés, il s’agit plus d’un pamphlet qu’un journal. Contrairement à Brissot et aux Girondins, Robespierre est hostile à la guerre. Lorsque les Girondins accèdent au ministère, en mars 1792, la lutte s’exaspère. Tous les journaux « patriotes » prennent parti. Robespierre crée son journal pour répondre à son tour. Il paraît tous les jeudis et compte entre quarante-huit et soixante-quatre pages. Il s’agit d’une revue dans laquelle il s’occupe de traiter les grandes questions : Sur la nécéssité et la nature de la discipline militaire (n° 1), Réflexions sur la manière dont on fait la guerre (n° 8), Les Maux et les ressources de l’état (n° 11) ; et surtout de lui-même et de ses adversaires, Exposition de mes principes (n° 1), Réponse de M. Robespierre, citoyen français, à Monsieur Lafayette Lafayette, général d’armée (n°7). Ce journal est « le dépositaire de ses opinions sur les affaires publiques et sur les hommes qui en ont le maniement »
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. Peu après le 10 août 1792, Robespierre change le titre de son journal en Lettres de M. Robespierre membre de la Convention nationale de France, à ses commettants, il conserve le même format, la même impression, les mêmes conditions d’abonnement ainsi que la même adresse du libraire. « Les circonstances actuelles et l’approche de la Convention nationale, semblent nous avertir que le titre de défenseur de la Constitution ne convient plus à cet ouvrage ; quoique nous ayons déclaré dès l’origine, que ce n’était point ses défauts que nous voulions défendre, mais ses principes… Nous continuerons désormais cet ouvrage sous un titre plus analogue aux conjonctures où nous sommes »
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.
- Les Lettres de Maximilien Robespierre, membre de la Convention nationale de France, à ses commettants, composées de trois ou quatre feuilles paraissent tous les vendredis. L’adresse de P. J. Duplain figure sur les couvertures, celle de l’imprimeur apparaît à la fin des n° 9 et 10, il s’agit de Léopold Nicolas.
‘On s’abonne à Paris, chez Pierre-Jacques Duplain, Libraire, Cour du Commerce, rue de l’ancienne Comédie française, chez tous les principaux Libraires de l’Europe, et chez tous les Directeurs des postes… C’est chez Duplain qu’on aura soin d’envoyer toutes les lettres, avis, livres nouveaux, en affranchissant le port des lettres et de l’argent
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.’
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Révolutions de France et de Brabant [et des royaumes qui, arborant la cocarde nationale, mériteront une place dans ces fastes de la liberté]
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, (28/11/1789-7/1791). Pamphlet hebdomadaire produite par Camille, sous forme d’un cahier de trois feuilles in-8, formant quarante-huit pages, accompagnée chaque semaine d’une estampe ou d’une caricature
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. Il confie l’impression du journal à son voisin Pierre-Jacques. Elle se divise en trois sections : section 1 : France ; section 2, Le Brabant, Liège et les pays étrangers qui, à l’extérieur de la France, arborant la cocarde et demandant une assemblée nationale ; section 3, variétés. Il s’associe au libraire Garnery de la rue Serpent pour la publication
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. Dans ce journal qui paraît tous les samedis « nous parlerons des anecdotes du jour & des réflexions de la veille »
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explique Desmoulins. S’il n’est pas dans le même camp que Joseph Duplain, il écrit comme lui dans le même esprit :
‘A l’exemple de M. l’Abbé Sabatier qui s’écrie que malgré la désertion de tous les Imprimeurs, Libraires & courtiers, il persiste à vouloir faire un journal, qu’il est du devoir d’un bon citoyen de se faire en ce moment Journaliste, & d’allier aux principes ses Compatriotes ; je cede aussi, comme M. l’Abbé, à l’amour de la Patrie & au zele des principes
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.’
Une succession d’imprimeurs, sur le prospectus, L. Jorry, rue de la Huchette, au n° 8 ; Laillet & Garnery, rue Serpente, n° 17 ; n° 38, Chalon, rue du Théâtre Français ; n° 79 au n° 85, Imprimerie patriotique [de Pierre-Jacques Duplain] cour du Commerce ; n° 86, Imprimerie des Révolutions de France et de Brabant. Le titre de ce journal va également se transformer en « Le Vieux Cordeliers », de l’impr. de Desenne, rue des Moulins, butte S. Roch, n° 25.
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Les Amis de la Constitution
et Les Amis de la Liberté soutiennent les idées Révolutionnaires et plus que cela finance l’impression du Journal des Amis de la Constitution et devint l’ami et confident intime des grands faiseurs
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. Membre de la Société des Amis de la Constitution, proche de Danton.