Le « retour du bâton »

Pierre-Jacques tombé malade en février 1794, est décrété en état d’arrestation par le « tygre » Robespierre en juillet. A la suite d’une dénonciation, il est arrêté le 31 juillet (13 thermidor anII). Il est accusé par Francis Winey, traiteur chez le citoyen Venua, d’avoir dit « du mal de la convention ». Il écrit une lettre aux membres du Comité de sûreté générale pour se défendre d’une conversation de deux minutes qu’il aurait eu avec un « Représentant qui lui est inconnu » :

‘Je vous demande la justice d’être entendu pour ne pas rester plus longtemps sous le poids de la calomnie et des chaines de la captivité, privé de tout secours et regardé ici comme un homme suspect, après tous les sacrifices et d’argent et de temps que j’ai fait à la Révolution. Je sais qu’on me prête surtout un propos si contre Révolutionnaire et si absurde, qu’il n’y a qu’un fou qui le puisse tenir. Faites moi la justice de m’entendre pour que j’ai l’avantage de vous prouver que je suis et serai éternellement l’ami des Principes et invariablement attaché à tout ce qui émanera de la Convention. J’ose me flatter que tous les Députés de Paris seront la caution de la conduite que j’ai tenu pendant mes cinq campagnes
Révolutionnaires car personne n’a été et ne sera jamais plus ami de la liberté et de l’égalité que moi qui suis Républicain depuis 20 ans par l’horreur que j’ai eu toujours du despotisme ¹⁴⁶² .’

Ange Pitou fut de faction aux Cordeliers à la porte de la cellule où Robespierre avait fait enfermer Pierre-Jacques, pour se venger des attaques de Sainte-Albine qui venait au reste d’être mis à mort ¹⁴⁶³ . Il est libéré le 5 août, sur ordre du Comité de sûreté générale ¹⁴⁶⁴ , peut-être parce que les accusation portées contre lui n’étaient pas suffisantes pour le maintenir en prison ou bien peut-être fut-il libéré comme bien d’autres à la suite de la mort de Robespierre ?