Section 2. L’« ingénieur manager » au cœur de l’identité commune du corps

Ce long processus de réflexion autour de la formation initiale du nouveau corps aboutit finalement à un consensus différent du premier élaboré dans le cadre du « groupe Lespinard ». La décision de bâtir la grande majorité du tronc commun de la formation sur des enseignements qualifiés de « généraux » témoigne d’un accord sur l’identité fondamentalement managériale des ingénieurs des Ponts et Chaussées. Le 26 mars 2002, le schéma de formation est présenté au sein du conseil d’administration de l’ENPC, en présence des représentants de la tutelle, soit le vice-président du conseil général des Ponts et Chaussées, le directeur du Personnel et le directeur de la Recherche et des Affaires scientifiques et techniques (DRAST) du Ministère. Le 7 mai 2002 une réunion est également organisée avec les représentants des organismes d’emploi, sous la présidence de Georges Mercadal, le vice-président du CGPC. Les principes d’un dispositif provisoire de formation sont alors validés par l’ensemble des présents. Le cadre général s’étendrait sur trois années de scolarité, la première concernant l’enseignement d’une dominante technique, la deuxième étant réservée au stage et la troisième à un « mastère d’action publique » (MAP).

C’est sur la réflexion qui a abouti à la définition de cette dernière année comme base du tronc commun du nouveau corps que nous souhaitons à présent nous pencher. Suite à la confirmation du cadre général de la formation par les futurs employeurs du nouveau corps, un groupe de réflexion est mis en place qui s’attache à définir les ambitions et le contenu pédagogique du MAP. Tel qu’il a été pensé au sein de ce groupe, le tronc commun de la formation vise à diffuser les compétences nécessaires au développement d’une « identité managériale » (A.). Certains représentants du ministère de l’Équipement vont néanmoins s’opposer à la prépondérance d’une telle identité au sein de la formation, exigeant que le nouveau corps des Ponts soit prioritairement reconnu comme un corps d’ingénieurs. Suscitant une vive polémique parmi les ingénieurs des Ponts et Chaussées, la formation va donner lieu à un ultime compromis, arbitré directement par le cabinet du ministre de l’Équipement (B.).