C. L’adhésion au management au nom du « public »

Les représentants du ministère de l’Équipement ont donc également recours au vocabulaire managérial et considèrent que c’est un registre professionnel adapté aux métiers du corps des Ponts. Néanmoins, la notion est suffisamment labile pour laisser place à une interprétation qui diffère grandement de celle défendue par d’autres ingénieurs des Ponts et Chaussées (par exemple à l’ENPC, à l’AIPC ou au sein du « groupe Santel ») et, surtout, qui relève d’une vision différente du corps et de son avenir professionnel, notamment dans son rapport à la sphère publique. Dans cette acception, la transmission de compétences managériales ne semble pas prioritaire au stade de la formation initiale mais, en tout état de cause, les savoirs diffusés au sein du mastère d’action publique devront être fortement différenciés de ceux requis au sein du secteur privé. La défense de l’« identité d’ingénieur manager » du corps repose ainsi sur des valeurs de type traditionnel, qui relèvent du service à l’État et de la quête de l’intérêt général. Le MAP est envisagé comme un levier permettant de rendre attractif le service public, via la promotion d’une « identité » de managers de l’État.