La parole dégradée

La situation langagière la plus courante n’est certainement pas une situation de perception idéale. Il est très rare de mener une conversation dans le silence complet. En effet, la plupart du temps, nous percevons la parole dans un environnement empli d’autres sources sonores, que ce soit le bruit ambiant de la rue, des bruits paroliers provenant d’autres conversations ou toute autre manifestation sonore qui gène la compréhension du locuteur que l’on est en train d’écouter. Qui n’a jamais été gêné pour comprendre une annonce issue de haut-parleurs dans une gare aux heures d’affluence ou bien pour suivre un flash info diffusé par un poste d’autoradio mal réglé ? Toutes ces dégradations sonores constituent autant d’obstacles à la compréhension qu’il faut surmonter afin de comprendre le message parlé. Ainsi il arrive parfois que l’environnement sonore nous empêche de suivre une conversation. Cependant, la plupart du temps, le système langagier surmonte cette difficulté et arrive à maintenir la compréhension. Quels sont les mécanismes qui nous permettent de comprendre la parole lorsqu’elle est dégradée par un phénomène extérieur ?

Pour comprendre le langage parlé dans de telles circonstances, il faut d’une part discriminer la parole des phénomènes parasites et d’autre part, corriger les erreurs de perception dues à la distorsion du signal ou à la présence de bruit ambiant. L’intelligibilité du signal de parole va donc dépendre de la clarté d’émission du signal, mais également de nos aptitudes à distinguer le message pertinent du bruit de fond et de nos capacités à reconstruire le message si celui-ci est dégradé.