Différentes dégradations artificielles

Il existe de multiples façons de dégrader artificiellement le signal de parole. Ces procédés ont émergé avec l’utilisation courante de l’informatique et notamment des logiciels de manipulation de la parole (Moore, 2004). Aujourd’hui on est capable d’appliquer n’importe quelle distorsion au signal, ou même de créer entièrement artificiellement de la parole. Nous allons présenter ici quelques exemples de dégradations artificielles possibles. Cette liste ne se veut pas exhaustive, mais à pour but de représenter ici quelques exemples de dégradations utilisées dans les études récentes sur la parole.

En 2003, Davis et Johnsrude ont utilisé trois types de distorsion du signal pour tenter de fractionner le système de compréhension de la parole en différents niveaux de traitement hiérarchisés. Ces trois types de dégradation ont été réalisés grâce au logiciel Praat. À l’intérieur de ces trois distorsions les auteurs ont choisi trois niveaux d’intelligibilité (mesurée par le nombre de mots correctement restitués) de façon à générer un continuum d’intelligibilité. Ils ont également enregistré l’activation des aires cérébrales du langage spécifiquement à chaque type de dégradation en couplant leur étude comportementale à une étude en IRM fonctionnelle. Leurs travaux montrent d’une part la capacité du système langagier à restaurer de la parole dégradée et d’autre part l’existence de structures qui pourraient être impliquées dans la compensation de la distorsion.