L’effet cocktail party

Le phénomène de « cocktail party » a été décrit par Cherry en 1953. Il s’agit de la capacité à séparer et à comprendre un signal de parole, parmi d’autres bruits concurrents simultanés, paroliers ou non. La description de ce phénomène a donné lieu à une multitude de travaux de recherche sur la séparation de flux sonores et l’analyse de scènes auditives (voir Bronkorst, 2000 ; pour une revue). L’intelligibilité de la parole présentée parmi d’autres signaux de parole dépend notamment de deux facteurs : le nombre de voix concurrentes et l’enveloppe spectrale globale du stimulus. Lorsque les différents flux concurrents proviennent de localisations différentes, le système est capable de faire une séparation spatiale de ces différents flux pour isoler la voix cible (Bronkorst, 2000). Cependant, lorsque le mélange sonore est diffusé avec un casque aux deux oreilles simultanément, le système n’a aucun repère spatial et doit donc utiliser d’autres indices comme des différences d’accents, ou de fréquence fondamentale (F0) entre les voix concurrentes (Brungart, Simpson, Ericsson & Scott, 2001).