Troubles du langage, le cas de la dyslexie

L’apprentissage du langage est un processus lent et complexe qui nécessite plusieurs années. Si la plupart du temps, l’acquisition se passe sans histoires, de nombreux enfants développent des troubles du langage. Les plus fréquents sont le bégayement, la dyslexie et la dysphasie, mais il existe de nombreux autres troubles de l’élocution ou de l’apprentissage du langage écrit pouvant s’accompagner ou non de troubles de la mémoire. Actuellement, 4 à 6 % de la population est touchée mais seulement 1 % connaît des troubles graves. En grandissant, les enfants atteints de troubles de l’apprentissage ne sont plus ou peu suivis. Qu’advient-il de leurs troubles ? Certains compensent ce déficit par des stratégies, d’autres vivent avec. Dans le cadre de l’étude des mécanismes de compréhension de la parole, il est intéressant d’observer le phénomène de reconstruction chez des personnes présentant un trouble du langage. La comparaison de leurs performances par rapport à celles des participants sans troubles peut se révéler très instructive notamment pour observer les stratégies mises en place.

Les données de ces patients peuvent nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement du système langagier normal. Dans le cadre des travaux présentés dans cette thèse, nous nous sommes spécifiquement intéressés à la dyslexie. Dans cette partie, nous allons passer en revue les différentes dyslexies et les principales théories expliquant leurs origines. Le but de ces travaux de recherche n’étant pas de prendre position pour l’une ou l’autre des théories proposées mais d’étudier le phénomène de restitution de la parole dégradée dans le cas d’un trouble du langage, nous n’exposerons que brièvement les différentes positions. Nous détaillerons en revanche des travaux expérimentaux portant sur la perception de la parole dégradée chez les dyslexiques ainsi qu’une étude présentant des troubles de la perception de la parole associés à un système auditif périphérique anormal chez des enfants diagnostiqués dyslexiques.