Dyslexie développementale

Il ne faut pas confondre la dyslexie acquise, que l’on appelle aussi « alexie » et qui est due à une lésion cérébrale ; et la dyslexie développementale qui apparait pendant l’enfance. Il existe plusieurs facteurs plausibles de l’apparition des troubles. Les travaux de recherche des dernières années ont permis d’établir que la dyslexie développementale est due à un déficit cognitif dont l’origine est un trouble neurologique lui-même déterminé génétiquement. Certaines méthodes pédagogiques pourraient accentuer les troubles, notamment les méthodes d’apprentissage globale et semi-globale de la lecture qui n’accordent pas ou peu d’importance à l’apprentissage explicite de la correspondance graphèmes/phonèmes. Certaines langues, du fait de leur orthographe, sont plus propices que d’autres à favoriser la dyslexie. En effet, une étude de Seymour, Aro et Erskine (2003) a montré que plus l’orthographe d’une langue est irrégulière plus les difficultés sont grandes pour les enfants qui apprennent cette langue et a fortiori pour les dyslexiques. En effet, les symptômes de la dyslexie sont plus graves lorsque l’orthographe de la langue est irrégulière (Paulesu, Démonet, Fazio, McCrory, Chanoine, et al., 2001). Les langues à orthographe irrégulière sont des langues opaques, comme l’anglais ou le français, pour lesquelles la forme sonore ne correspond pas à la prononciation attendue (par exemple en français : femme se prononce //). On dénombre moins de dyslexiques parmi les locuteurs de langues transparentes (ou à orthographe quasi-régulière) comme le finlandais ou l’espagnol.

L’évolution de la dyslexie va dépendre de la précocité du dépistage et de la réussite de la rééducation qui peut durer plusieurs années. Dans la plupart des cas de dyslexie légère, les troubles peuvent être atténués et l’enfant peut accéder à un niveau de lecture/écriture qui lui permet de faire des études supérieures. Cependant, il n’est pas possible de guérir de la dyslexie, les praticiens encadrant la prise en charge peuvent, au mieux, aider les patients à contourner leur déficit.