Participants dyslexiques

Dans leur ensemble, les expériences 2a (reconstruction des mots) et 2b (reconstruction des pseudomots) montraient une capacité des participants dyslexiques à reconstruire de la parole inversée. Nous avons également observé un effet lexical, les mots étaient mieux reconstruits que les pseudomots mais seulement pour les conditions I0 et I0.5. Nous avons observé que leurs performances comportementales étaient significativement moins bonnes que celles des normo-lecteurs. D’autres études ont montré des performances comportementales plus basses pour des dyslexiques adultes par rapport aux adultes contrôles. Les études de Bruck (1990) et de Ben Dror, Pollatsek & Scarpati (1991), par exemple, ont montré en anglais que les adultes dyslexiques étaient plus lents pour lire des pseudomots que les adultes contrôles. Pour la condition I1 (une syllabe dégradée), les participants dyslexiques ne parvenaient pas en moyenne à reconstruire la première syllabe (cela perturbait même la compréhension de la seconde syllabe qui n’était pas détériorée) alors que les participants normo-lecteurs y parvenaient. Ce résultat montre qu’à dégradation égale, les dyslexiques étaient plus perturbés par l’inversion que les normo-lecteurs.

Les résultats des mesures auditives chez 18 adultes dyslexiques ont montré une absence d’asymétrie du système efférent (le QL moyen était égal à 0.13 dB). Le groupe de participants dyslexiques présentait un système efférent inhibiteur à droite comme à gauche mais symétrique contrairement au groupe témoin qui présentait un système efférent asymétrique latéralisé à droite (QL = -0.83 dB). Nous allons à présent discuter du rôle du SEOCM pendant la tâche de reconstruction de parole inversée et les différences d’asymétrie des voies auditives descendantes que nous avons observées.