Comparaison des performances de compréhension de la parole dans la parole pour les participants normo-lecteurs et dyslexiques

Nous avons comparé les performances de reconstruction de la parole dans la parole des participants dyslexiques (expériences 5a et 5b) à celles des participants normo-lecteurs (expériences 4a et 4b) à l’aide d’une méta-analyse comprenant les 40 participants normo-lecteurs et les 49 participants dyslexiques. En moyenne, les normo-lecteurs ont obtenu de meilleures performances de restitution que les dyslexiques. Les différences de performances variaient entre 5.02 % et 8.03 % selon les conditions considérées. Selon l’analyse de la variance, l’effet du Type de participant était significatif par sujets (F1(1, 87) = 22.81 ; p < .0001) et par items (F2(1, 239) = 146.76 ; p < .0001).

Pour la restitution des mots (expériences 4a et 5a) nous avons observé à la fois chez les dyslexiques et chez les normo-lecteurs un effet de la fréquence des mots cibles, aucun effet du nombre de voix du cocktail et aucun effet de la fréquence des mots du cocktail. Si les effets des différents facteurs testés étaient les mêmes, les résultats des normo-lecteurs étaient cependant meilleurs que ceux des dyslexiques.

Pour la restitution des pseudomots, et pour les deux types de participant, la restitution des pseudomots était meilleure dans le cocktail de mots peu fréquents que dans le cocktail de mots fréquents. Les différences de performances entre cocktail F+ et cocktail F‑ étaient équivalentes dans les deux groupes (entre 2.5 % et 3 % de restitution en plus pour le cocktail F‑). Nous n’avons pas observé d’interaction significative entre le Type de participant et la Fréquence des mots du cocktail (F1(1, 87) < 1).

Au final, entre les deux groupes de participants, nous avons observé des différences uniquement pour la restitution des pseudomots. Les dyslexiques avaient plus de difficultés que les normo-lecteurs pour restituer les pseudomots et semblaient plus sensibles que les normo-lecteurs aux paramètres du bruit de fond. En effet, alors que les normo-lecteurs avaient des performances de restitution comparables pour les bruits de fond à 4, 6 ou 8 locuteurs, les dyslexiques restituaient mieux les pseudomots dans un cocktail à 6 voix (35 %) que dans un cocktail à 8 voix (29.64 %). Nous avons déjà discuté des effets de la Fréquence du bruit de fond et du Nombre de voix du bruit de fond chez les normo-lecteurs dans partie A.. Nous allons à présent discuter des effets des paramètres du bruit de fond chez les dyslexiques.