Rappel des résultats obtenus

L’expérience 3 et ses résultats ont montré une influence des mots contenus dans le bruit de fond pendant la tâche de restitution de mots cibles. Nous avons pu voir que le rapport signal sur bruit ne module en rien cet effet, pas plus que le genre des locuteurs du bruit de fond. Les effets de masquages énergétique et informationnel observés dans l’expérience 3 suggèrent cependant que les auditeurs ont été sensibles au contenu linguistique du bruit de fond et que ces éléments linguistiques peuvent perturber la recherche lexicale de la cible.

À partir de ces premières données, nous avons mesuré la restitution de mots et de pseudomots cibles dégradés par la présence de signaux de parole concurrents chez des participants normo-lecteurs et chez des participants dyslexiques. Nous avons utilisé trois types de cocktail party différents (à 4, 6 et 8 voix) et nous avons contrôlé le contenu de nos bruits cocktail party qui pouvaient être de deux types : soit constitués uniquement de mots très fréquents (cocktails F+), soit uniquement constitués de mots très peu fréquents (cocktails F-). Nous nous sommes intéressés à l’effet de ce paramètre de fréquence du cocktail sur les taux de restitution des mots et des pseudomots chez les normo-lecteurs (expériences 4a et 4b) et chez les dyslexiques (expériences 5a et 5b).

Pour les participants normo-lecteurs, les pseudomots étaient significativement mieux reconstruits dans les cocktails de mots peu fréquents pour les conditions à 4 voix et 6 voix, et pour les dyslexiques, les pseudomots étaient mieux restitués dans un cocktail de mots peu fréquents à 4 voix.

Nous allons tout d’abord discuter des différents effets de masquage observés dans l’expérience 3.