3. Maturation et plasticité du système auditif central

3.1. La maturation des voies auditives

Plusieurs études montrent combien l’activité neurale dans les voies nerveuses sensorielles joue un rôle important dans le développement et le maintien de ces voies chez les mammifères et chez les oiseaux (Cowan, 1970 ; Globus, 1975 ; Purves & Lichtman, 1985). Les fonctions du cortex cérébral sont établies en grande partie pendant une période critique du développement. Chez l’humain, l’activation du système auditif, révélée par l’apparition de réflexes acoustiques au niveau du tronc cérébral, commence vers la 26ème-28ème semaine de gestation et le développement des fonctions auditives continue plusieurs années après la naissance. La division du système auditif en différentes zones fonctionnelles implique de nombreux processus tels qu’une réduction du nombre de cellules (Ferrer et coll., 1992 ; pour revue : Oppenheim, 1991) et une augmentation suivie d’une diminution de la complexité de la morphologie dendritique (Conel, 1939-1963) et de la densité synaptique (Cragg, 1975 ; Huttenlocher & Dabholkar, 1997). On observe également la création de nouvelles connexions synaptiques (Lund, 1978) et des changements dans l’organisation des projections (Payne, 1992). Ces changements résultent d’interactions entre des facteurs intrinsèques (génétiques) et des facteurs extrinsèques (environnementaux) (Rubenstein, 2000). Dans cette partie, nous mettons l’accent sur la maturation des voies auditives mise en évidence par des études électrophysiologiques au niveau périphérique et central, ainsi que sur les processus de mise en place de la tonotopie.