3.1.1. Au niveau périphérique

Les processus liés au développement pourraient inclure une augmentation de la myélinisation (qui se fait graduellement de la périphérie vers les centres nerveux), de la croissance axonale et des modifications synaptiques (Eggermont, 1988), ce qui résulterait en une diminution des temps de conduction neurale et une augmentation de la synchronisation des éléments neuronaux. Ces changements sont reflétés à la fois par la latence et l’amplitude des potentiels comme cela est illustré par la Figure 22.

Figure 22. Potentiels évoqués précoces chez l’adulte et chez l’enfant. Deux enregistrements sont superposés à chaque fois pour montrer la reproductibilité des ondes. L’adulte présente des latences plus courtes et des amplitudes plus amples que l’enfant, chez qui certaines ondes (II, IV, VI, VII) ne sont pas encore apparues.
Figure 22. Potentiels évoqués précoces chez l’adulte et chez l’enfant. Deux enregistrements sont superposés à chaque fois pour montrer la reproductibilité des ondes. L’adulte présente des latences plus courtes et des amplitudes plus amples que l’enfant, chez qui certaines ondes (II, IV, VI, VII) ne sont pas encore apparues.

La maturation du système nerveux auditif humain se fait plus rapidement en périphérie qu’au niveau central. En effet, les études sur les émissions oto-acoustiques montrent que la cochlée est mature bien avant la naissance (Eggermont et coll., 1997 ; Morlet et coll., 1993), alors que la maturation du potentiel d’action composite du nerf auditif, mesurée en fonction des modifications de la latence de l’onde I liées à l’âge, est atteinte peu après la naissance (Eggermont et coll., 1991) et celle de l’onde V vers deux ans (Ponton et coll., 1992), voire trois ans (Eggermont & Salamy, 1988 ; Rotteveel et coll., 1987 ; Salamy, 1984).