3.2.2. Quelques exemples de plasticité cérébrale

Après entraînement

Chez l’animal, plusieurs laboratoires ont montré une augmentation de l’amplitude des réponses évoquées par un son lorsqu’il prédit l’occurrence d’un évènement aversif. La courbe d’accord des neurones se déplacerait ainsi progressivement vers la fréquence de ce son presque à tous les niveaux du système auditif (pour revue, Weinberger & Diamond, 1987).

Figure 24. Décalage de la courbe d’accord après apprentissage à une fréquence de 2.5 kHz: la fréquence caractéristique était 0.75 kHz avant apprentissage et est 2.5 kHz après apprentissage (Weinberger, 2001).
Figure 24. Décalage de la courbe d’accord après apprentissage à une fréquence de 2.5 kHz: la fréquence caractéristique était 0.75 kHz avant apprentissage et est 2.5 kHz après apprentissage (Weinberger, 2001).

Chez l’humain, de jeunes adultes normo-entendants ont été entraînés à discriminer des variations à peine perceptibles de phonèmes. Après entraînement, une amélioration significative des performances et une augmentation de l’amplitude de l’onde de discordance (Mismatch Negativity, MMN) ont été observées (Kraus et coll., 1995). Une diminution de la latence de N1m a également été observée (Schulte et coll., 2002) révélant une accélération dans la transmission synaptique et une meilleure synchronisation de la réponse. Un autre exemple de plasticité liée à l’apprentissage se trouve chez les pianistes. La zone corticale activée par les notes du piano est en effet plus large chez les musiciens que chez les sujets contrôles qui n’ont jamais joué d’un instrument de musique, cette augmentation étant probablement corrélée avec l’âge auquel le musicien a commencé son apprentissage (Pantev et coll., 1998).