2.1.1. Chez l’animal

A un niveau sub-cortical

Les résultats d’études impliquant les structures du tronc cérébral chez l’animal ayant une surdité partielle sont contradictoires.

Certaines études concernant l’organisation tonotopique des noyaux cochléaires n’ont identifié aucune plasticité fonctionnelle au niveau dorsal et ventral (Willott et coll., 1991 ; Kaltenbach et coll., 1992 ; Rajan & Irvine, 1998), alors que Meleca et coll. (1997) ont pu montrer des changements de l’organisation tonotopique du noyau cochléaire dorsal chez le hamster. Des modifications ont également été trouvées au niveau du noyau médian du lemnisque latéral (Mogdans & Knudsen, 1994).

Willott et Turner (2000) ont montré une plasticité fonctionnelle du colliculus inférieur consécutive à une surdité partielle chez la souris C57. Ces souris sont génétiquement programmées pour développer une perte auditive progressive sur les hautes fréquences. Il a pu être mis en évidence que les neurones du colliculus inférieur ventral, qui normalement répondent uniquement aux hautes fréquences, se mettent à répondre aux basses fréquences. Harrison et coll. (1993a) ont étudié les effets de la réorganisation neurale de chats cochléolésés peu après la naissance sur l’amplitude des potentiels évoqués du tronc cérébral (PEAPs). Ils ont montré une augmentation plus importante de l’amplitude en fonction de l’intensité de stimulation pour les fréquences de coupure, ce qui supposerait une réorganisation des neurones codant pour les fréquences de la perte. Alors que ces résultats n’ont pas été vérifiés par Snyder et coll. (1990), Harrison et coll. (1998) ont pu reproduire avec succès leurs premiers travaux chez le chinchilla. Les travaux de Pierson et Snyder-Keller (1994) vont également dans ce sens puisqu’ils ont montré qu’une privation auditive transitoire chez le rat adulte génère une innervation semblable à celle du raton (immature) et empêche l’organisation de cartes tonotopiques dans le colliculus inférieur.