3.2. Effets liés à une surdité partielle

3.2.1. Chez l’animal

Si les neurones qui codent les sons de haute fréquence se réorganisent et codent des sons plus graves, alors des modifications de la perception et en particulier au niveau de l’intensité peuvent se produire (Rajan et coll., 1993 ; Robertson & Irvine, 1989). Willott et ses collègues (Willott et coll., 1994 ; Carlson & Willott, 1995, 1996) ont en effet montré une sensibilité accrue aux basses fréquences parallèlement à une perte de perception des sons aigus chez la souris C57. Cela confirmait des études électrophysiologiques qui montraient une plus forte représentation des sons graves au niveau du colliculus inférieur et du cortex chez la souris C57 (Willott, 1984, 1986; Willott et coll., 1993). Précédemment, Harrison et coll. (1992) avaient montré que les animaux entraînés à faire des tâches psychoacoustiques répondaient plus rapidement aux stimuli tombant dans la région ayant une représentation neurale accrue, ce qui était interprété comme le reflet de la perception d’une intensité plus forte. De telles modifications sur le plan comportemental pourraient contribuer aux difficultés perceptives rencontrées chez l’humain lors d’une perte auditive (Willott, 1996).