1.2. Matériels et Méthodes

Une cartographie de potentiels évoqués a été effectuée chez huit sujets le jour même où l’implant a été activé (J0) ou dans les jours qui ont suivi (maximum 3). La moyenne d’âge du groupe était 29 ans et la durée de surdité profonde/totale moyenne était 13 ans. Les sujets sont décrits dans la Table 1.

Table 1. Informations démographiques sur les sujets : étiologie, âge au moment du test, durée de la surdité profonde/totale bilatérale et côté implanté.
Table 1. Informations démographiques sur les sujets : étiologie, âge au moment du test, durée de la surdité profonde/totale bilatérale et côté implanté.

Les électrodes 3, 7, 11, et 15 ont été stimulées à une intensité confortable forte et équilibrée entre les électrodes. Au cours de cette séance, on a également demandé aux sujets de classer les fréquences utilisées pour générer les ondes N1 afin de pouvoir étudier objectivement et subjectivement l’organisation tonotopique. Les sujets devaient retranscrire la perception qu’ils avaient de la fréquence générée par la stimulation des électrodes 3, 7, 11, et 15 sur une échelle de 1 à 100, 1 représentant le son le plus grave et 100 le son le plus aigu. On suppose que les quelques jours où l’implant a été utilisé dans certains cas n’ont pas suffi à réorganiser les cartes tonotopiques corticales et que les mesures enregistrées reflètent l’activité d’un système nerveux auditif de personne sourde totalement. Les procédures utilisées pour l’acquisition des données et leur traitement sont les mêmes que celles qui sont décrites dans l’article intitulé «Evidence for tonotopic organization of the auditory cortex in cochlear implant users» qui se trouve dans le Chapitre 4. Une première analyse visuelle consiste à déterminer si les topographies de la N1 ont une organisation qui dépend de la fréquence de stimulation de manière similaire à ce qui est observé chez les normo-entendants dans les études de Bertrand et coll. (1991) et Verkindt et coll. (1995). Il est aussi déterminé de visu sur un graphe représentant la perception de la hauteur (de 0 à 100) en fonction du site de stimulation si la tonie augmente quand l’électrode de stimulation devient plus basale. Ensuite, une analyse statistique permet d’étudier à l’aide d’analyses de variance (ANOVA) si les éventuelles différences observées visuellement sont significatives.