2. Effets de la surdité totale sur la conductivité nerveuse chez les implantés expérimentés

2.1. Objectif

On sait que la surdité a un impact sur les latences des potentiels évoqués qui sont plus longues au niveau du tronc cérébral (Reuter et coll., 1997) et du cortex (Kral et coll., 2000) chez l’animal. Cet effet est d’autant plus important que la surdité aura été longue (Hardie & Shepherd, 1999). De même chez l’humain, il a été montré que les latences des potentiels évoqués diffèrent selon le degré de perte auditive. Au niveau périphérique, Thai-Van et coll. (2002) ont montré que les latences des PEEPs sont plus longues lorsque l’oreille avec la durée de surdité plus longue est stimulée chez des adultes implantés bilatéralement. Au niveau tardif, les adultes sourds profonds présentent des latences de N1 et N2b plus longues une fois appareillés avec une prothèse auditive classique que les personnes appareillées qui ont une surdité plus légère (Oates et coll., 2002 ; Korczak et coll., 2005). Les latences restent plus longues que celles des normo-entendants quelque soit le groupe considéré.

Ces travaux méritent d’être approfondis en étudiant à la fois l’effet de la gravité et de la durée de la surdité sur la vitesse de transmission nerveuse aux niveaux périphérique et central chez des personnes ayant utilisé l’implant pendant au moins trois mois. L’objectif de cette étude sera aussi de montrer l’impact que laisse une surdité totale sur les voies auditives malgré la réhabilitation auditive par l’implant cochléaire.