II. Mise en évidence de la relation entre la tonotopie et la dispersion spatiale

Des trains d’impulsion présentés à un niveau constant sur une même électrode peuvent être perçus comme un « bourdonnement », un « vrombissement », ou un « bruit de tambour » pour certaines électrodes ou peuvent générer la perception d’un son pur sur d’autres électrodes (Pauka, 1989). L’auteur a fait l’hypothèse que la stimulation des électrodes qui produisent plus de dispersion spatiale est perçue comme étant un son plus « bourdonnant ». La dispersions spatiale qui est d’origine neurale aurait ainsi un impact sur le timbre. Le fait que les mêmes neurones puissent être activés par différentes électrodes ayant une large dispersion spatiale pourrait entraîner une réorganisation des cartes tonotopiques corticales, les frontières entre les bandes de neurones codant des fréquences données étant moins bien dessinées.

Nous allons, dans un premier temps, effectuer une revue de littérature sur la dispersion spatiale. Nous verrons et faire le point sur les paramètres liés à la stimulation électrique et à la surdité qui vont favoriser la dispersion spatiale. Dans un deuxième temps, nous présenterons une étude qui a pour but de montrer l’influence de la dispersion spatiale mesurée avec la technique du « cochlear mapping » (une seule électrode est activée) sur la perception de la tonie. Cette étude permet de mettre en évidence le fait que l’utilisation de l’implant cochléaire peut induire des modifications de l’organisation tonotopique des voies auditives.