2. Partie expérimentale

2.1. Objectif

La conséquence physiologique des interactions entre canaux est soit la facilitation, soit la réduction des réponses neurales auditives pour les stimuli qui sont spatialement ou temporellement proches (Abbas & Brown, 1988 ; Abbas et coll., 2004 ; Brown et coll., 1990 ; Cartee et coll., 2000 ; Cohen et coll., 2003 ; White et coll., 1984). Ces effets peuvent modifier la perception de la tonie. Des études psychoacoustiques (McKay et coll., 1999 ; Pfingst et coll., 1999 ; Throckmorton & Collins, 1999) montrent ainsi que plus il y a d’interactions entre électrodes, plus la discrimination entre les électrodes est difficile. Cependant, les mesures électrophysiologiques de la dispersion neurale réalisées avec la technique du « forward-masking » ne sont pas corrélées avec la discrimination d’électrodes (Hughes & Abbas, 2006a,b).

Il semblerait pourtant logique que la tonie d’un son généré par la stimulation d’une électrode soit plus difficile à distinguer de la stimulation de l’électrode voisine lorsque ces électrodes « bavent » plus. On peut reprocher à la méthode du masquage proactif de ne pas permettre une mesure propre de la dispersion neurale puisqu’elle enregistre également les interactions électriques. La méthode du « cochlear mapping » nous semble par conséquent plus adaptée pour mesurer la dispersion neurale. Nous pensons également que la façon dont la dispersion est mesurée (largeur de la courbe de dispersion à un pourcentage de l’amplitude maximale) ne convient pas, car elle ne prend pas en compte le degré d’activation des neurones les plus éloignés de la stimulation. Nous utiliserons ainsi la pente de la courbe de dispersion spatiale pour évaluer le degré d’activation neurale autour de l’électrode stimulée. Cette étude a fait l’objet d’une présentation orale au 9th International Conference on CI & Related Sciences (Vienne, Juin 2006).