1.1.3. Résultats et Discussion

La Figure 78 montre les latences des ondes N1 et P2 et l’intervalle N1-P2 en fonction du site de stimulation sur le faisceau de l’implant. Les latences moyennes obtenues dans cette étude sont similaires à celles qui sont rapportées dans d’autres articles (par exemple : Maurer et coll., 2002). Elles sont plus courtes que celles des normo-entendants ce qui peut s’expliquer par le fait que la cochlée est court-circuitée (Starr & Brackmann, 1979; Van den Honert & Stypulkowski, 1986), mais également qu’un plus grand nombre de neurones serait synchronisé par la stimulation électrique. Cette synchronisation ne se ferait qu’au niveau périphérique cependant car l’intervalle N1-P2 des implantés cochléaires est identique à celui des normo-entendants conformément à des études antécédentes (Ponton & Don, 1995 ; Maurer et coll., 2002 ; Firszt et coll., 2002).

Figure 78. Latences moyennes inter-sujets des PELTs en fonction de l’électrode de stimulation: ondes N1 (a) et P2 (b) et intervalle N1-P2 (c). Les barres verticales représentent l’erreur standard autour de chaque moyenne. * indique que la différence entre les groupes est significative (p < 0.05).
Figure 78. Latences moyennes inter-sujets des PELTs en fonction de l’électrode de stimulation: ondes N1 (a) et P2 (b) et intervalle N1-P2 (c). Les barres verticales représentent l’erreur standard autour de chaque moyenne. * indique que la différence entre les groupes est significative (p < 0.05).

Les résultats des analyses statistiques sont détaillés dans l’article intitulé « Effects of auditory pathway anatomy and deafness characteristics? (2): On electrically evoked late auditory responses » (Annexe 2). Ils montrent qu’il n’y a pas d’effet de la zone stimulée dans la cochlée sur les latences des PELTs. Cela confirme les résultats trouvés chez l’implanté cochléaire dans l’étude de Firszt et coll. toutes intensités confondues (2002a). Il semble donc que comme chez les normo-entendants, l’information auditive atteigne le cortex auditif en même temps quelle que soit la fréquence de stimulation chez l’implanté expérimenté.

Le gradient de latence observé à la périphérie disparaît donc au niveau central. Il se peut qu’une adaptation de la vitesse de transmission de l’information auditive en fonction de la fréquence des sons s’effectue entre la périphérie et le niveau central. Le cortex auditif est ainsi activé en même temps quelle que soit la fréquence des sons comme chez les normo-entendants pour les fréquences codées par la partie la plus basale de la cochlée (Verkindt et coll., 1995). Cette adaptation, qui permettrait donc un codage semblable à celui du normo-entendant, pourrait permettre d’obtenir un meilleur bénéfice de l’implant. Les sujets ayant de meilleures performances avec l’implant sont en effet ceux qui présentent le moins de variabilité des latences des potentiels tardifs en fonction du site de stimulation (Groenen et coll., 1997).