- L'arabe Standard Contemporain ou Moderne

C’est une variante moins formelle que l'arabe classique. On parle également d’arabe « littéral » ou « littéraire ». C’est la langue de la presse, des médias, de la littérature moderne, des conférences et des discours politiques (Garmadi, 1968, 1972). Ce registre de langue, soutenu par le pouvoir politique, permet la fixation d'une norme linguistique et l'existence d'une forme écrite, stabilisée, diffusée par le biais d'un enseignement formel et par les médias. L’arabe standard conserve ainsi le monopole dans toute la vie officielle, administrative et universitaire. C'est aussi par le biais de cette langue ‘supra-nationale’, que deux locuteurs arabophones ‘cultivés’ d'origines dialectales différentes sont susceptibles de se comprendre.

Au niveau linguistique, l'arabe standard contemporain/moderne ne peut être distingué de l'arabe classique dont il a conservé presque intégralement la morphologie et la syntaxe ; seuls quelques procédés syntaxiques anciens ont évolué vers de nouvelles formes. Le lexique — fortement ‘contrôlé’ et régi par des contraintes formelles strictes — s’organise autour d’un nombre fini de racines et de schèmes. L’intégration de nouveaux mots, généralement empruntés aux langues européennes comme le français, l’italien ou l’anglais pour traduire les concepts issus du développement technologique du 19° siècle, se fait toujours en fonction des règles imposées par le système arabe. Le plan de la prononciation est théoriquement considéré comme ‘phonologique’ et tente de suivre les normes classiques. Il est néanmoins possible de repérer assez facilement l'origine dialectale d'un locuteur arabophone s'exprimant en Arabe Moderne : l'influence du substrat dialectal étant un fait indéniable (Rjaibi-Sabhi, 1993).