L’arabe médian

Pour certains auteurs, la diglossie est une notion insuffisante pour décrire la situation de l’arabe.Selon Youssi (1983), trois variétés linguistiques sont parlées sur les différents territoires arabophones : l’arabe standard moderne d’une part, l’arabe dialectal d’autre part et, entre ces deux systèmes communément admis, l’arabe médian qui se serait développé parmi la communauté intellectuelle arabophone. L’auteur développe ainsi la notion de ‘triglossie’. L’arabe médian est une forme intermédiaire située entre l'arabe moderne et dialectal. Dans ses variétés moyen-orientales, on le désigne sous le terme ‘d’arabe parlé formel’ (Tarrier, 1991) et au Maghreb sous le terme ‘d’arabe médian’ (Taine-Cheikh, 1978 ; Ennaji et Sadiqi, 1994). Garmadi (1968) y faisait déjà référence avec son ‘3e registre’ aussi qualifié d’arabe parlé poli ou d’arabe classique simplifié. Cette variété, décrite à la fois comme une variante simplifiée de l'arabe littéral moderne et une forme élevée de l'arabe dialectal, atteste la syntaxe et la morphologie du dialecte et un lexique mixte constitué de mots empruntés au dialecte et à l'arabe standard. Selon Khoulougli (1996), cette forme se caractérise par « ‘ un vocabulaire hautement classique attestant peu - voire pas - de désinences casuelles et d'une base morphologique, syntaxique et lexicale fondamentalement dialectale ». Bien que son usage soit limité à des situations de communication semi-formelles et/ou inter-dialectales, l'Arabe Médian tend à se développer très nettement dans l'ensemble du Monde Arabe comme la langue des cols blancs.