Conclusion

A l’issue de ce premier chapitre dont l’objectif était de présenter brièvement le domaine linguistique arabe, nous pouvons observer que certaines particularités phonétiques et phonologiques permettent la classification des parlers arabes en termes géographiques et sociologiques. Néanmoins, nous avons souligné le fait que la classification dialectale à partir des critères sociologiques traditionnellement utilisés – et bien qu’informatif au plan historique – ne permet plus d’établir des regroupements dialectaux stables, les mouvements migratoires ayant conduit à des traitements instables.

En revanche, l’étude des systèmes vocaliques s’avère très pertinente car elle permet d'opposer les parlers du Maghreb aux parlers Orientaux de façon fiable tant du point de vue synchronique que diachronique. Toutefois, en se focalisant sur les indices discriminants de type segmental, les linguistes ont fait abstraction des traits prosodiques lesquels semblent pourtant s’avérer pertinents en vue d’une typologie dialectale. Si nous considérons les études empiriques inter-dialectales s’appuyant sur l’analyse des systèmes vocaliques, les critères les plus pertinents semblent être ceux de la qualité (i.e. nombre de timbres) et de la quantité vocalique. (i.e. absence vs. présence de réduction vocalique).

La forte réduction des segments vocaliques dans certains parlers conduisant à la modification des structures syllabiques, nous avançons l’hypothèse selon laquelle c’est l’ensemble de la structure rythmique des parlers qui est modifié. Cette question constitue le noyau central du présent travail. Nous entendons montrer qu’il existe bien un lien entre les caractéristiques segmentales et certains aspects suprasegmentaux, notamment pour ce qui concerne le rythme. Nous consacrerons ainsi le chapitre suivant à l’étude des traits prosodiques et à leur pertinence au niveau de l’organisation temporelle de la parole. .