La syllabation dans les études phonétiques

Si la syllabe est devenue une unité d’analyse incontournable en phonologie, cela n’a pas toujours été le cas en phonétique. De nombreux linguistes l’ont considérée comme une réalité purement psychologique sans existence physique, articulatoire ou acoustique (Malmberg, 1955 ; Rosetti, 1963, cités par Meynadier, 2001). À l'inverse, pour d’autres, la syllabe n’a pas d’existence en dehors de la chaîne phonique, notamment l’énoncé. Selon Laks (1995) par exemple, la syllabe est une unité phonétique et physique avant d’être une unité linguistique puisqu’elle dépend d’un processus d’intégration linéaire des segments à la chaîne parlée, et non d’une structure abstraite. De ce point de vue, tout énoncé même dépourvu de toute information lexicale peut subir un découpage syllabique.