Problème de définition

Dans sa dimension linguistique, le rythme structure les possibilités de la production et de la perception de n’importe quel message. En tant que trait prosodique caractérisant la parole fluente, le rythme est conditionné par les contraintes biopsychologiques, les habitudes sociolinguistiques et conditions de l’événement de communication lui-même. C’est ainsi que la question du rythme a été sujet de débats dans différentes disciplines ; les modèles phonologiques qui tentent de rendre compte de la structure formelle du rythme des langues naturelles, les études psychologiques qui étudient le rythme en tant que construction subjective fortement influencée par le processus psychologique et les études phonétiques qui tentent d’examiner le rythme à travers les modèles de caractérisation.

Zellner (1998) présente un inventaire du nombre d’interprétations que l’on peut donner à ce terme, établi uniquement à partir des travaux en linguistique : ‘ « le rythme est une suite de temps, une organisation d’une suite de stimulus, une structuration d’une suite de stimulus, ’ ‘ une structuration d’une suite de stimulus accent exclu, une répartition d’accents, une répétition régulière d’accents, une répétition d’accents avec impression de retour régulier une répétition d’accents et de pauses en fonction du temps. Il est aussi : une alternance de syllabes accentuées vs. syllabes non accentuées, une égalité des syllabes inaccentuées, une égalité des groupes rythmiques, une inégalité des syllabes, un nombre de syllabes par groupes rythmiques, les différents débits ou le tempo ». ’ (p.15).

Au-delà de ces nombreuses définitions, les notions qui figurent en premier rang dans toute tentative de définition du rythme sont celles d’ordre, de régularité, d’accentuation, de proéminence, de battement, de groupement et de hiérarchie. Ces concepts qui sont utiles pour l’analyse de la structure temporelle de la parole, sont en effet à la basedes théories du rythme.

Ainsi, à travers la littérature, le problème de définition du rythme survient essentiellement de sa confusion avec le domaine de la métrique ou encore de ses rapports étroits avec la musique. Objet d’une évidente présence en musique bien sûr, mais aussi en poésie versifiée, le rythme se perçoit — à défaut d’une définition — comme une « ‘ alternance de marques (temps fort, temps faible) du même et du différent  ’» (Dessons et Meschonnic, 1998, p. 33).