Le parler de Casablanca

Casablanca est l'une des villes fondées au début du vingtième siècle et constitue à l’heure actuelle la métropole commerciale, financière et industrielle du pays. En raison de son développement économique, la ville a reçu des millions de nouveaux migrants en un siècle. La plupart des nouveaux arrivants sont venus des plaines voisines de Chawiyya, de Doukkala et de Chyadma porteurs de leurs dialectes ruraux. Après l'indépendance du Maroc en 1956, de nouveaux habitants sont venus du sud du pays (le Souss et les vallées de Dra).

La variété de l’arabe marocain parlée à Casablanca est caractérisée par certaines particularités attribuées aux dialectes bédouins (Boukous, 1998). En dépit de l'hétérogénéité des habitants de la ville de Casablanca, nous pouvons néanmoins parler d'une variété homogène où des variations régionales ont été graduellement neutralisées pour former la variété désignée sous le nom de ‘l’arabe parlé de Casablanca’ décrit dans les travaux de Khomsi (1979), Moumine (1990), Imouzaz (1991), Mawhoub (1992), Boudlal (2001) et Nejmi (1993). Notons que les premiers travaux, à l’exception de celui de Harris (1942), ne partagent pas cet avis et considèrent que la ville de Casablanca est « peu indiquée comme point de départ d’une enquête » pour les dialectologues (Cantineau, 1960, p.241).