Les parlers algériens

La situation linguistique en Algérie se révèle assez complexe. Le pays qui compte plus de 30 millions d’habitants repose sur des origines linguistiques soit arabophones, soit berbérophones, ces deux langues coexistant — comme au Maroc — sur de larges parties du territoire. L’histoire du pays, ainsi que l’immensité du domaine qui couvre une partie importante de l’Afrique du nord, a conduit à une variabilité dialectale marquée par plusieurs pôles linguistiques bien distincts. L’immensité du domaine a favorisé plusieurs contacts avec les populations des pays voisins comme le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, le Mali, la Libye et le Niger. Ces contacts ont bien entendu leur effet sur la situation linguistique du pays.

Ainsi, dans la littérature, les dialectes sont rattachés aux grandes provinces du Constantinois à l’Est, de l’Algérois au centre et de l’Oranais à l’Ouest. Les dialectes parlés à l’Est du pays s’apparentent aux parlers tunisiens : bédouins dans les régions sahariennes, sédentaires à Constantine, entre autres. Dans le Nord-Est proche de la petite Kabylie berbérophone, on trouve le parler de Jijel. Dans le centre et les régions occidentales, il y a partout des dialectes de bédouins qui se rapprochent de ceux de l’Algérois tout en étant distincts. Dans la région du centre, deux types de parlers se partagent ce vaste espace : l’un au Nord, l’autre au Sud. Quant aux villes, les parlers de sédentaires ont tous subi de multiples influences linguistiques. Cette classification est basée en particulier sur la prononciation de certains phonèmes, la morphologie et le vocabulaire (cf. Ph. Marçais 1956).