v. Autotélicité, auto-référentialité et fin du chef d’œuvre : l’art comme expérimentation.

L’œuvre ne se construit pas comme un tout organique partant de règles préétablies, elle construit ses propres règles. Plus encore, une partie d’elle-même tient à l’élaboration de ces règles. L’art postmoderne est toujours aussi un méta-art qui, loin de se référer à des règles préexistantes et extérieurement établies, cherche précisément ses règles et ses catégories, et se réfléchit en se créant, est à soi-même sa propre norme et son propre commentaire. 188 La conception de l’œuvre comme lieu d’élaboration et d’expérimentation de nouvelles règles pourrait faire penser que le modèle est celui de l’utopie, à ces deux différences radicales près : l’art postmoderne n’est plus tourné vers un extérieur (alors que l’utopie vise à établir de nouvelles règles de référentialité) ni vers un futur, le terme postmoderne étant « à comprendre selon le paradoxe du futur (post-) antérieur (modo). » 189

Notes
188.

Ibid, p. 31.

189.

Idem.