vi. Art postmoderne, théâtre postmoderne.

Ces qualificatifs – méta-art, abondance des citations et de l’intertexte, collage et mélange – se transposent fort bien au théâtre contemporain, de même que l’effondrement du sujet semble avoir pour corollaire celui du personnage et la fin des grands récits  celle de l’action dramatique : « La fonction narrative perd ses foncteurs, le grand héros, les grands périls, les grands périples et le grand but. Elle se disperse en nuages d’éléments langagiers narratifs, mais aussi dénotatifs, prescriptifs, descriptifs, etc, chacun véhiculant avec soi des valences pragmatiques sui generis. » 190 L’art n’est plus historicisé, parce qu’il a affaire à l’irreprésentable. Il ne saurait plus être articulé à un projet critique, parce qu’un tel projet est invalide – alors il se fait méta-discursif, auto-référentiel et intertextuel. Et cette évolution du contexte idéologique n’affecte pas uniquement la définition de l’art mais également celle de la culture.

Notes
190.

J.- F. Lyotard, La condition postmoderne, op. cit., p. 8.