ii. La « comédie nouvelle » des IVe et IIIe siècles av. J.-C, de la comédie politique à la comédie de mœurs.

Genre littéraire spécifique, la comédie nouvelle diffère de l’ancienne par sa structure même. 747 Certains procédés sont repris à la comédie ancienne et à la tragédie, notamment les quiproquos, les incompréhensions et les coups de théâtre. Mais la dimension pré-épique a disparu de la comédie nouvelle au profit du déroulement uniforme de la fable, dont le sujet est recentré vers la sphère privée, propice à une étude de mœurs davantage qu’à la satire politique. 748 La dimension subversive disparaît également de la comédie nouvelle, tant dans le dénouement que dans les codes de jeu et niveaux de langue, beaucoup plus uniformes et lissés. 749 Cette comédie s’affiche en définitive comme « beaucoup plus universelle et beaucoup plus privée, familiale : c’est en son sein qu’apparaissent certaines des maximes les plus célèbres de l’humanisme : « Comme l’homme est beau, s’il est homme. » » 750 La comédie nouvelle, marquée par la recherche d’une unité de la fable et le respect de nouvelles bienséances, connaît un succès bien plus important que la comédie ancienne, et inaugure ainsi un théâtre populaire à vocation universelle et centré sur la sphère intime, privée et non plus la sphère publique, un théâtre qui traite des questions de mœurs davantage que des questions politiques proprement dites. Et la comédie latine va radicaliser cette divergence d’avec le modèle auguré par et semble-t-il clos avec la comédie grecque ancienne.

Notes
747.

Ibid, pp. 158-159.

748.

Ibid, p. 162.

749.

Ibid, p. 163.

750.

Ibid, p. 159.