La compagnie Kumulus a ainsi pour première caractéristique de revendiquer la notion de spectacle – ce qui n’est pas le cas de toutes les compagnies de rue nous l’avons vu. Et tous ses spectacles sont en outre dotés de plusieurs caractéristiques communes : spatiales tout d’abord – tous prennent forme dans un « espace extérieur urbain » – thématiques ensuite – la dimension de contestation politique et sociale est revendiquée sur un mode humoristique et distancié, qui marque implicitement un décalage avec toute forme de militantisme sérieux. Le choix de ces thématiques, tout comme leur mode de traitement esthétique dans et par les spectacles, sont clairement référés à une dimension émotionnelle : les artistes parlent de sujets qui leur « tiennent à cœur », et le metteur en scène comme les acteurs, considérés d’ailleurs comme des « cré-acteurs » 1763 , entendent dans leurs spectacles faire émerger l’émotion chez les acteurs, afin que celle-ci contamine ensuite les spectateurs. C’est précisément à cet endroit que nous souhaitons analyser quelques uns des spectacles de la compagnie (Les Squames, création 1988 et Itinéraires sans fonds/Rencontres de Boîtes, création 2003), parce qu’il nous semble que, tandis que les thématiques contiennent la portée contestataire, leur mode de traitement, et notamment le mode d’adresse au spectateur programmé dans le spectacle, concentre toute la vocation rassembleuse du travail de la compagnie, y compris dans son ambivalence. 1764
Source : Site de la compagnie : www.kumulus.fr
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Ce n’est pas le cas de tous leurs spectacles et il semble notamment que Le Cri, spectacle créé en juillet 2007 à Aurillac et que nous n’avons pu voir, se concentre dans ses thématiques comme dans son mode d’adresse au public sur la fonction de dénonciation et non sur la vocation rassembleuse, se situant dans la cité du théâtre de lutte politique.