1. Le Bicentenaire de la Révolution, catalyseur du renouveau du théâtre de contestation politique.

Nous avons vu dans notre deuxième partie qu’une grande partie des artistes mobilisés pour la commémoration du Bicentenaire de 1989 a choisi de célébrer en 1789 l’avènement d’un Etat républicain défenseur des Droits de l’homme et du Citoyen entendus comme principes moins (pré-)politiques que moraux et fondateurs d’une politique de la pitié. 2064 A l’inverse, d’autres vont saisir l’occasion pour rappeler combien la Révolution est un processus historique inachevé tant sur le plan national qu’international, et pour appeler à ce que l’action révolutionnaire se poursuive, ou plus exactement reprenne. L’alternative entre les deux modes de commémoration théâtrale du Bicentenaire, qui reprend l’hésitation entre les deux filiations théâtrales que l’on peut tracer à partir de la Révolution, rejoue l’opposition des deux lignées du théâtre populaire : théâtre populaire rassembleur de l’ensemble de la communauté nationale par-delà les clivages sociaux versus théâtre populaire de lutte pour l’émancipation de la classe populaire oppressée et dominée par la classe bourgeoise dirigeante.

Notes
2064.

Voir supra, Partie II, chapitre 2, 1.