e. Bilan. Le renouveau des formes artistiques, modalité première et transhistorique de la lutte dans le théâtre de lutte politique :

L’ensemble des spectacles que nous venons d’analyser recourent à diverses combinaisons de genres et de formes dont la plupart sont héritées de l’histoire du théâtre politique du XXe siècle entendu comme théâtre de lutte politique : la fable épique (Peanuts, Rwanda 94) et le théâtre documentaire (La Ville Parjure, Requiem pour Srebrenica, Gênes 01 et Rwanda 94). Mais d’autres formes sont parfois convoquées, qui ne sont ni par nature ni par tradition historique corrélées à un projet révolutionnaire, comme c’est le cas de la référence à la tragédie. convoquée à la fois comme modèle et comme contre-modèle, elle fonctionne alors à la fois en tant que référence théâtrale absolue, en tant que forme efficace pour é-mouvoir le spectateur, mais aussi en tant que forme-sens idéologiquement ancrée par la référence aux Dieux dans une forme de fatalisme, que les spectacles entendent précisément récuser (Gênes 01, Rwanda 94). L’esthétique revêt donc un statut ambivalent dans ce travail, comme de manière plus générale dans le théâtre de lutte politique, puisqu’elle est à la fois mineure au regard de l’objectif poursuivi, qui est extérieur à la sphère artistique, et essentielle dans la mesure où c’est par le travail esthétique que l’objectif politique est atteint.